samedi 23 octobre 2010

Vue Imprenable sur le Temps (19)




" D'un gradin d'or, - parmi les cordons de soie, les gazes grises, les velours verts et les disques de cristal qui noircissent comme du bronze au soleil, - je vois la digitale s'ouvrir sur un tapis de filigranes d'argent, d'yeux et de chevelures.
Des pièces d'or jaune semées sur l'agate, des piliers d'acajou supportant un dôme d'émeraudes, des bouquets de satin blanc et de fines verges de rubis entourent la rose d'eau.
Tels qu'un dieu aux énormes yeux bleus et aux formes de neige, la mer et le ciel attirent aux terrasses de marbre la foule des jeunes et fortes roses. " (1)




" O toi, la belle, viens, qui loges dans les coeurs...
Lance, jette le feu, l'éclair de ta lueur !
Au travers de ta natte, éclaire et illumine
Comme luit le soleil dans toute sa splendeur,
Par-delà le rideau des nuées et des brumes.
Cesse de te tapir au fond de ta demeure,
Sors et cours vers l'amant, il incite au désir :
De tes lèvres la perle, oui, il fera sortir
Comme tu as des flammes excavé son coeur. " (2)



à suivre

Philippe Chauché

(1) Fleurs / Arthur Rimbaud / Oeuvres complètes / Édition Antoine Adam / Bibliothèque de la Pléiade / Gallimard
(2) O toi, la belle... / Juda Hallévi / Poèmes d'amour de l'Andalousie à la Mer Rouge / traduc Masha Itzhaki et Michel Garel / Somogy

1 commentaire:

  1. C'est en tout cas un réel bonheur pour moi que vous ne cessiez de vous tapir au fond de votre demeure pour nous offrir de si belles publications que celle-ci !

    Dans un autre registre, sans intérêt pour qui que ce soit, mais amusant de mon point de vue, il est étonnant de voir en photo le seul tatouage que j'aurais éventuellement pu me faire sur le pied, si seulement j'avais estimé qu'il aurait pu être d'une utilité, ou d'un esthétisme flagrant(e) !
    Mathilde Primavera

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