" Dans la danse, les seins sont inégaux, capricieux. Il y en a toujours un plus long, beaucoup plus long que l'autre, qui descend de son côté tandis que l'autre remonte et reste comme accroché tout en haut, craignant de tomber. De la sorte, dans la danse, au coeur même de la danse de la femme, comme sur une scène en miniature, les seins dansent seuls une danse plus déchaînée, plus effrénée, une danse qui est comme le foyer de l'autre danse, une danse centrale, effrontée, désespérée, tourmentée, pleine de chocs douloureux et voluptueux ; la danse au cours de laquelle les seins des danseuses se pétrissent, se flétrissement et s'usent, et dont ils sortent chaque nuit plus moulus, macérés ; la danse qui les consume et les ramollit.
Sous la cadence, ils sont ce qui rompt le rythme, ce qui met une note de révolte, de désordre, de dérèglement. " (1)
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Henri Matisse |
Les hommes ont perdu la vue, alors que s'il voyaient ce leur dit la danse des seins, ils deviendraient légers et se tairaient.
à suivre
Philippe Chauché
(1) Seins / Ramón Gómez de la Serna / traduc. Benito Pellegrin / Babel
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