Tout saut dans le temps, est un saut dans l'Histoire, toute histoire qui ne se dévolue pas au temps se trompe de rythme, tout rythme qui n'éclaire pas ouvre le cercueil, les cœurs qui ne se livrent pas sont des cœurs morts. Dieudonné Niangouna et ses comédiens ouvrent le temps congolais dans la nuit étoilée de la Carrière de Boulbon, le temps de la guerre, de la peur, du doute, mais aussi le temps de la parole et de l'amour, le temps du théâtre et de son retournement. Les comédiens tournent dans la nuit des cigales et le feu de l'Histoire n'a pas de prise sur leur parole, leur adresse, leurs corps - mouvement perpétuel et grandiose - ils ont des façons et des manières d'embraser et d'embrasser la poussière de leur décor, ils ont des manières et des façons de dire le roman total, le théâtre total - salut amical à Antonin Artaud – de prendre les mots et les maux au sérieux, de faire de ce « nulle part » l’Ithaque de leurs rêves et de leurs raisons.
Shéda irise le Festival d'Avignon et c'est heureux.
à suivre
Philippe Chauché
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