( extraits )
" Fantaisie
de la littérature, apparition (ϕανταὓία)
de l’art, ainsi naissent les romans et les poèmes de Thomas Vinau. Ecrivain du
réel pris sous les éclats éblouissants de l’imaginaire, comme ces petites
pièces que l’on fait tourner dans sa main, et qui une fois lancées à bonne
hauteur, retombent et font jaillir en touchant le sol, des dizaines d’éclats
romanesques, des aventures microscopiques. La
part des nuages est l’apparition de
Joseph et Noé, le père et le fils. Le détachement et la fuite dans les branches comme une fantaisie que le
narrateur prend à la lettre : voici un cerisier, j’en fais ma cabane, une arche, comme Noé ses châteaux de sable. Fantaisie
de la fiction, apparition d’une tortue vagabonde, d’une flutiste appliquée,
d’un clochard qui chatouille de son rire
les orteils du céleste, Altocumulus de tristesse, voyage au bout de la nuit
nuageuse accompagné d’écrivains boussoles. " La part des nuages - Thomas Vinau - Alma Editeur
" Que
reste-t-il de ces années de phrases liées et déliées, de ces couleurs échangées
et partagées ? Mille plateaux qui demain se livreront au théâtre de la
réjouissance du verbe en mouvement de l’un, mille curiosités attentives de
l’autre qui ne cesse d’inviter son jeune ami à lui en montrer encore plus,
toiles et livres pris à la lettre. La transmission a bien lieu, mais sans
maitre et sans élève. Les questions sont précises, les réponses tout autant,
l’enthousiasme partagé. Dialogue complice entre deux artistes qui savent ce qu’ils
ne veulent pas faire et qui montrent et écrivent ce qu’ils font. Alors va
naître l’idée d’un questionnaire hautement
marrant, le peintre suggère au montagnard de la langue qui l’a imaginé de l’imprimer tel quel les réponses laissées
en blanc, pour finalement s’y livrer
avec gourmandise. " Personne n'est à l'intérieur de rien - Jean Dubuffet - Valère Novarina - L'Atelier contemporain
" Et
si Rimbaud, soit disant poète éphémère de la jeunesse révoltée et insouciante,
était pour qui sait le lire de face ou de biais, un homme de l’immersion dans
une langue et sa mécanique sacrée, un poète qui en sait beaucoup sur la mesure
du silence et la couleur des phrases. Rimbaud : écrivain de l’escapade
vagabonde au centre du Livre, où tout déplacement dans le temps est un
mouvement dans l’espace. Ici et maintenant à Paris, c’est aussi ici et
maintenant au Harar, de nouvelles
Illuminations livrées par la poste et décachetées par Frank Charpentier.
D’une lettre l’autre, comme l’on passe de l’enfer au paradis, de Verlaine à
Noé, de l’Occident à l’Orient… Tout un roman ! " La dernière lettre de Rimbaud - Frank Charpentier - Gallimard
" La
semaine de Jack Tonnerre s’achevait
plus sereinement qu’elle n’avait débuté. « Tout va bien ! »
aurait-il répondu à son double s’il s’en était inquiété. Mais son double
reposait en paix, et il terminait sa dernière recension. Les livres qu’il
devait chroniquer pour la revue « L’exilé intérieur » s’entassaient
sur son bureau. On l’avait aimablement invité à se remettre au travail. Ce
qu’il fit.
La
semaine se terminait, et d’une main il se
servit un verre de Lagavulin, de l’autre gratifia d’une caresse dernière la
nuque son chat noir qui ronronnait sur le dernier numéro de « L’exilé
volontaire ». Le téléphone sonna.
Chaque
fois qu’il mettait un point final à un feuillet, il se servait un verre
d’alcool provenant d’une île écossaise, au point qu’il envisagea un temps de
signer ses propos l’Amateur de Tourbe, mais il y renonça.
Jack
Tonnerre buvait comme il écrivait, peu, très peu, avec par instant quelques
éclats : trois pages de vagues considérations sur un jeune auteur très prometteur,
et qui sans nul doute décrocherait un prix littéraire cette année pour son premier
vrai roman, un « roman qui se lit comme un roman » précisait la
quatrième de couverture, en échange trois verres de son alcool îlien. "
textes parus ou à paraître
à suivre
Philippe Chauché
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