samedi 18 juin 2011

Éphémères Admirations (15)


photo Claude Nori

" Les jeunes filles n'existent que pour être regardées ", écrivait Proust. Même si celles que photographie Claude Nori appartiennent à un tout autre temps et un tout autre lieu que ceux, perdus, de La Recherche, je ne puis m'empêcher de leur trouver un faux air proustien. Semblable attrait, chez Nori, pour les paysages de bains de mer, pour la gaieté parfois mêlée de mélancolie des adolescentes et, avant tout, pour l'inépuisable enchantement esthétique et sensuel qu'elles expriment rien qu'en se donnant la peine d'apparaître. " (1)

Belle manière, note-t-il, d'introduire cet opus écrit dans la lumière des jeunes filles en fleur, où le photographe saisit le roman de ces jeunes corps rayonnants, troublants et troublés, et prend à la lettre le réel qui s'offre à son regard, contrairement aux chititeux qui affirment que toute réalité est par essence trompeuse, l'oeil voit et sait montrer ce qu'il voit, comme Marcel Proust, Nobokov, ou Eric Rhomer - que l'on se souvienne du Rayon Vert qui avait Biarritz comme décor - l'oeil de Claude Nori est l'oeil du délice, le jardin de roses en été, où chaque sourire, chaque geste est une offense à la moraline, ce qui nous réjouit.


photo Claude Nori

Tout cela est un double jeu complice, note-t-il, et ces fées ont plus d'un tour dans leur regard, elles ne craignent pas celui du photographe dont elles font un complice et c'est doublement troublant, il y a de l'enchantement dans les regards de ces jeunes insouciantes, elles sont au paradis et Nori en a les clefs, qu'il soit ici remercié de nous y inviter.



à suivre

Philippe Chauché

(1) La géométrie du flirt / Claude Nori / cahier d'images / contrejour / 2011

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