En revenir toujours à la même histoire, pense-t-il, au roman des classiques, avec une vue perçante sur la modernité, qui sans lui, ne serait rien, et d'ailleurs n'est souvent rien aujourd'hui, sauf pour certains une palette à billets, effet de monde sans style, sans raison, sans matière et sans sujet, pour Renoir une sujet traverse tous ses tableaux, toujours le même en mille déclinaisons, le corps féminin dans sa nudité éclairante et éclairée, dans la vérité de la beauté, comme chez les classiques, comme chez les anciens, mais avec chez lui, la permanence florale de l'état de grâce, la beauté libre de la situation, les fleurs et les corps même manière d'être au monde, de l'habiter, de le toiser, de s'en saisir, d'en faire un complice, et finalement peu importe ce qu'en pensent les humanoïde qui ont toujours un siècle de retard, deux siècles de surdité, car pour entendre ce qui se voit sur la toile, il faut avoir l'ouïe fine, grand avantage des peintres et de certains écrivains.
Frédéric Ferney a l'oreille fine, il l'a vérifié en écoutant Renoir, le corps de Renoir, son roman, alors écoutons :
" Renoir avait toujours eu l'oeil sur la beauté du monde. Sa religion était un peu chinoise. " (1)
" L'autre jour, un Japonais était venu : ils ne se sont pas parlé, ils sont devenus amis, allez comprendre. C'était le peintre Umeara. " (1)
" Avec Renoir, le tableau commençait avec d'incompréhensibles touches sur le fond blanc. Le liquide, huile de lin et essence de térébenthine, coulait, coulait, coulait. Il appelait ça : le jus meus, comme un rôtisseur latin. " (1)
" C'est drôle, avec le temps, il me semble que ce Déjeuner, n'a jamais existé.
- Comment cela ?
- C'est le tableau qui existe. Regarde bien. Pas un nuage, pas l'ombre d'un chagrin dans tout cela. Juste le bonheur d'exister. Un après-midi au bord de l'eau entre amis. La vie ! " (1)
" Il dit encore :
- Le vrai mystère, ce n'est pas l'invisible, c'est le visible.
Un peu plus tard, à la nuit tombée, en regardant la lune :
- Comme il y a du rouge là-dedans ! " (1)
" On ne peint jamais que les secousses de son coeur. C'est moi qui suis tout nu, (...), pas le modèle. " (1)
" Jean sait que Renoir est enfin seul.
Il pense : A la fin, seul le combat existe.
Pas de famille ni de clan.
Son amour, c'est ce combat. " (1)
" Il était mort le lendemain.
La veille,devant un bouquet d'anémones, il avait murmuré :
- Ah ! cette foutue peinture ! Je crois que je commence enfin à savoir comment peindre une fleur. " (1)
Chinois écrit-il, Chinois d'évidence.
à suivre
Philippe Chauché
(1) Renoir, roman / Frédéric Ferney / les éditions du huitième jour / 2008
" Avec Renoir, le tableau commençait avec d'incompréhensibles touches sur le fond blanc. Le liquide, huile de lin et essence de térébenthine, coulait, coulait, coulait. Il appelait ça : le jus meus, comme un rôtisseur latin. " (1)
" C'est drôle, avec le temps, il me semble que ce Déjeuner, n'a jamais existé.
- Comment cela ?
- C'est le tableau qui existe. Regarde bien. Pas un nuage, pas l'ombre d'un chagrin dans tout cela. Juste le bonheur d'exister. Un après-midi au bord de l'eau entre amis. La vie ! " (1)
" Il dit encore :
- Le vrai mystère, ce n'est pas l'invisible, c'est le visible.
Un peu plus tard, à la nuit tombée, en regardant la lune :
- Comme il y a du rouge là-dedans ! " (1)
" On ne peint jamais que les secousses de son coeur. C'est moi qui suis tout nu, (...), pas le modèle. " (1)
" Jean sait que Renoir est enfin seul.
Il pense : A la fin, seul le combat existe.
Pas de famille ni de clan.
Son amour, c'est ce combat. " (1)
" Il était mort le lendemain.
La veille,devant un bouquet d'anémones, il avait murmuré :
- Ah ! cette foutue peinture ! Je crois que je commence enfin à savoir comment peindre une fleur. " (1)
Chinois écrit-il, Chinois d'évidence.
à suivre
Philippe Chauché
(1) Renoir, roman / Frédéric Ferney / les éditions du huitième jour / 2008
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Laissez un commentaire