samedi 9 novembre 2013

L'Etoile du Philosophe


 
" ( Alors )  elle passe sa petite main apaisante dans ses cheveux comme pour lui dire qu'il est temps, grand temps,  de penser plus simplement, plus concrètement. L'enfant, ce glouton de sens, le distrait, le tire par la manche, l'assaille de mille questions lâchées comme des pépiements d'oiseaux. Il lui fait croire que l'énigme du monde pourrait se réduire à quelques sujets élémentaires. "
 
Un amour de Descartes, l'enfance de l'art et de la raison, l'un ne va pas sans l'autre. L'autre, cette enfant qui le fixe, l'écoute, l'interpelle, lui montre ce qu'elle voit avec ses mots, qui vont un temps le détourner de ses maux, enfance nommée, sentie, qui le bouleverse et dont la mort très tôt venue le retourne. Descartes face à l'enfance,  son enfance autrement entendue. Descartes face à la vie qui papillonne, qui se barbouille de confiture, qui n'a d'autres raisons que la raison d'être, étoile filante, sauts de puces sur un pied, sourires de la surprise, toupie qui tourne dans le cœur du philosophe. Il s'en souviendra, nous aussi.

" Il lui explique les sons : il réunit de beaux verres en cristal gravés à la pointe de diamant, de tailles différentes, et les fait tinter à l'aide d'un couteau d'argent. Diiiiiiiing ! Mais il se garde bien de lui expliquer pourquoi la " réflexion de la lumière " est " plus grande dans le cristal que dans le verre ". Le timbre est affaire de physiciens. Il s'intéresse surtout au son dans sa durée. Au bout du compte, il s'aperçoit que ce petit exercice lui a surtout permis de briser un verre. Blinnnng !
Elle s'esclaffe et en rit.
" Achtung, René ! "

à suivre

Philippe Chauché
 

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