lundi 29 mars 2010

Journal du Temps (9)

Des pivoines pour le Temps, se dit-il, des pivoines qui s'ouvrent sur l'espace.
Tout s'éclaire dans le regard d'une femme, dans l'éclosion d'une fleur.
Les fleurs perdues ne se délitent jamais.

Il écrit cela dans le jour naissant sur la ville les éclats. Il se dit, il faut embrasser ce bouquet de pivoines comme on le fait du corps de l'aimée. L'aimée, une fleur ? qui en douterait, une fée éclatante qui éclaire sa tour et ses livres. L'aimée éclairante, dans le silence du Temps et de l'Instant.

Il faut embraser le temps comme les fleurs l'espace.

Des pivoines pour la vibration du corps, pour la Révélation des phrases, pour la musique de la vie vive.

Des pivoines qui délivrent, un regard qui élève et révèle, une épaule, un ventre, un sein, une jambe, un pied qui soulève la poussière de la Mort, la retourne, et lui donne vie, poussière de vie, c'est le corps aimé en mouvement, et ce mouvement est celui de la musique.

Il faut embrasser un regard comme l'on embrasse un bouquet de fleurs, dans l'abandon de l'admiration, et la nécessité du renouveau permanent, ce renouveau est nourri de tous les livres du Temps, de toutes les musiques vivantes, pour le reste, laissez tomber, pense-t-il, il appartient au Diable.

" Nous avons maintenant besoin de musique, de magie et de féerie. De même que pour le mystère de l'Incarnation la musique indispensable est l'Incarnatus de la Grande Messe en ut mineur de Mozart ( Marai Stader dirigée par Ferec Fricsay ), de même, pour les combinaisons secrètes et atomiques de la nature, il nous faut Purcell ou Bach, par exemple, les Suites Anglaises de ce dernier ( gavotte de la suite n°3, en sol mineur, par Murray Perahia ). Large broderie d'un côté, piqué et perles de l'autre. " (1)

Un baiser sauve, note-t-il, une fleur éclaire, un silence s'installe, la méditation face aux fleurs, des fleurs pour la vie, un baiser comme une musique, elle ne disparaîtra jamais, gravée dans le Temps de l'Instant, quoi qu'il arrive.






à suivre

Philippe Chauché

(1) Fleurs / Philippe Sollers / Hermann Littérature

1 commentaire:

  1. My Way (A Ma Façon)

    Et maintenant que la fin est proche;
    Et que je fais face au rideau final,
    Mon ami, je le dirai tout haut,
    J'affirmerai mon cas, dont je suis certain.

    J'ai vécu une vie pleine.
    J'ai parcouru chaqu'une et l'ensemble des routes;
    Mais plus encore, plus encore que ça,
    Je l'ai fait à ma façon.

    Des regrets, j'en ai eu quelques uns;
    Mais une fois encore, trop peu pour qu'ils soient mentionnés.
    J'ai fait ce que j'avais à faire
    Et cela sans exception.

    J'ai anticipé chaque portion;
    Chaque pas important sur mon chemin,
    Mais plus, plus encore que ça,
    Je l'ai fait à ma façon.

    Oui, il y a eu des moments, dont tu as dû entendre parler
    Où j'ai eu les yeux plus gros que le ventre.
    Mais au-delà de tout ça, quand il y avait un doute,
    Je n'en ai fait qu'une bouchée et l'ai recraché.
    J'ai fait face à tout et je suis resté grand;
    Et je l'ai fait à ma façon.

    J'ai aimé, j'ai ri et pleuré.
    J'ai connu la plénitude; ma part d'échecs.
    Et maintenant que les larmes ont séché,
    Tout cela me semble si amusant.

    Penser que j'ai fait tout cela;
    Et je me permets de le dire - sans timidité,
    No, oh non pas moi,


    Qu'est-ce qu'un homme, que possède-t-il ?
    Si ce n'est lui, sinon il n'a rien,
    Pour dire les choses qu'il ressent sincèrement;
    Et non les mots de celui qui est à genoux.
    L'histoire montre que j'ai coupé les souffles,
    Et que je l'ai fait à ma façon !

    Rassure-moi Philippe, c'est bien Franck Sinatra qui chante et pas toi qui pense de telles choses ?
    Aussi belle que soit cette chanson, ton état d'esprit m'affole !!!

    Ton texte en revanche est très beau.
    Je t'embrasse.

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