Vision de Bach, c'est ce qu'il se dit. Vision du Mouvement du Temps, éclats d'un regard, éblouissements, et musicalité inouïe d'un visage, pense-t-il. La musique est là, en mouvement devant lui. Il offre ces instants à l'Instant.
(1)
Vision de Bach, c'est ce qu'il pense sur l'Instant.
Écoutez et l'on vous ouvrira, pense-t-il.
Regardez et l'on vous écoutera.
Frappez sans crainte à la porte du Temps, et l'on vous embrassera.
Vision de Bach. Vision du Temps en Mouvement, c'est ce qu'il écrit dans le bleu du ciel. Esquisse du verbe qui se fait chair, esquisse d'une peau qui par le miracle de la musique se fait phrase, pinceau qui ne tremble pas et dessine la joie d'un mouvement, une main comme un violon, un baiser comme un luth, une caresse qui est une basse, le violoncelle de son regard, et les embrasements d'un basson, ajoute-t-il. La musique seule, l'éclat, et sa disparition. Vision de Bach un samedi de printemps.
" Chant pour les montées je lève les yeux vers les montagnes
D'où viendra mon aide
Mon aide me vient d'Adonaï
Lui qui fait le ciel et la terre
Non il ne fera pas que ton pied fasse un faux pas
Non il ne sera pas sommeil ton gardien
Vois il n'est pas en sommeil et il n'est pas endormi
Le gardien d'Israël
Adonaï est ton gardien
Adonaï est ton ombre il est à ta droite
Le jour le soleil ne frappera pas ni la lune la nuit
Adonaï te gardera de tout mal
Il gardera ton âme
Adonaï gardera ta sortie et ta venue
Dès maintenant et pour toujours " (2)
Vision de Bach un midi du printemps dans la ville des lumières.
Chant, pense-t-il, un corps doit chanter à la manière du Collegium Japan, allégresse.
Chant, dit-il, pour l'envolée, je lève les yeux, vers son regard.
D'où vient la musique ? La musique vient d'un regard, d'un Mouvement du Temps et du silence.
Vois, ajoute-t-il, l'ombre portée de son corps, de son absence aussi, l'ombre portée du Mouvement du corps s'élève vers le bleu du ciel.
Le jour, ce jour là, ce jour de printemps de la ville aux vierges perchées, ce jour lui ressemble, éclats de vie, qu'elle soit bénie de Vie et de Joie, et que la Beauté continue à mourir ses mots.
à suivre
Philippe Chauché
(1) Bach/ Motets / Bach Cellegium Japan / Masaaki Suzuki / BIS ( cet enregistrement est une merveille absolue )
(2) Gloires / Traduction des psaumes / Henri Meschonnic / Desclée de Brouwer ( cet écritoire ne permet pas de laisser les espaces-Temps de la traduction, il faudra donc se reporter au livre, sans musique les livres sacrés s'effondrent comme les corps aimés )
samedi 27 mars 2010
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Je le perçois très bien ce visage musical à la peau si fine et si claire, tellement beau à couper le souffle que je retiens ma respiration pour ne pas prendre trop d'éclats qui risqueraient fort de me submerger d'une infinie plénitude !
RépondreSupprimerMais, je ne souhaite pas non plus voir disparaitre ce visage, je ne sais pas comment faire pour que cela dure encore et encore, quitte à tomber en totale béatitude !
Une pure merveille, un bijou, un trésor à se procurer de toute urgence !
Il ne reste plus qu'à savoir si ce visage est gravé quelque part.
Je le souhaite près de moi pour harmoniser mes pas.
(Cette vidéo, et surtout son contenu musical même s'il avait duré 3 heures, n'aurait fait que prolonger un état de bien-être total.)
Une très belle trouvaille dont tu peux te féliciter et grâce à laquelle je ne peux que te remercier, en plus de remercier également tous ces musiciens, chanteurs et chef d'orchestre, habités, à ne pas en douter, par une lumière divine !