Il est attentif, penché à la fenêtre de sa tour et suit le ballet des martinets délicieux, le temps est comme l'on dit à l'orage, les oiseaux du bonheur dessinent dans sa rue le portrait de l'Admirable. Il se dit, ces oiseaux ouvrent un autre espace de Joie, il pourrait lui en parler des heures, dire leurs éclats, leurs dérives, les éphémères croisements de leurs ailes, la manière d'être et d'embraser l'espace, les sauts et les sursauts, l'attente et la révélation, il pourrait écrire tout ce qu'il voit, tout ce qu'il devine, tout ce qu'il imagine, tout ce qu'il pense, tout ce qu'il ressent, tout ce qu'il oublie aussi.
Il pense aussi, à Patrick Modiano, qu'il vient d'écouter, cette voix, des phrases qui s'abandonnent sur la plage, comme une vague qui vient y mourir, sont comme le vol des martinets de la rue aux vierges perchées et admirées.
Il entend avec un rare bonheur une voix venue de loin, douce, solidaire, que les anges la protègent.
Il pense à la danseuse des bords du Rhône, au croisement de ses mains qui délivre des malédictions, à son regard, à l'éclat de sa peau, aux envolées de son corps libre et heureux, c'est la seule chose qu'il puisse faire.
Il n'écrit plus, il s'est endormi.
A suivre.
Philippe Chauché
jeudi 10 juin 2010
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