vendredi 17 septembre 2010
Vue Imprenable sur le Temps (3)
Claude Monet 1840-1926
J'ai, note-t-il, une vue imprenable sur le temps, autrement dit sur des fleurs qui s'invitent dans ma nuit.
Point de répit, accès immédiat au motif.
Ces fleurs, c'est ce corps qui s'envole et qui disparaît.
Bonne nouvelle, pense-t-il, lorsqu'un corps disparaît, une phrase naît.
L'inverse se vérifie aussi à chaque seconde.
Il suffit simplement d'écouter, de voir, de toucher, de sentir ce qui se joue dans l'invisible, et l'invisible n'est autre que cet instant permanent où chaque mot a l'éclat d'une messe de Mozart, où chaque geste est beau comme le mouvement d'un pinceau du peintre.
J'ai, se dit-il, une vue imprenable sur le mouvement d'un corps suspendu, comme une phrase qui dans ses bras se transforme en mascaret.
Dans ses bras, écrit-il, je prends le large et me moque bien d'y laisser ma peau.
Faire de l'amour une manière d'espoir et de sa perte la vérité d'une sentence.
J'ai, écrit-il, une vue imprenable sur mes déchéances, et j'en souris.
Sa certitude, avoir manqué toutes les correspondances de sa vie.
Demain, lorsque la mousse le couvrira, il trouvera amusant qu'elle se souvienne de lui.
Son sexe, une hypothèse.
à suivre
Philippe Chauché
J'écris, ajoute-t-il, ce qui veut dire que je lis :
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