Souvent les aficionados sont inutilement bavards, parfois ils se réjouissent du chichi de toreros, qui accumulent les passes comme d'autres les phrases, rarement ils saisissent le devenir torero d'un jeune homme qui ne mise que sur l'absence, sur le vide, sur l'essence ultime du toreo.
Daniel Luque est un torero en devenir, son élégance, sa précision, sa transmission, son sitio, ses trincheras, ses naturelles, ont un parfum unique, qui touche au sublime, au mouvement de l'ange, ses passes sont des exclamations en suspensions, des suspensions du temps, la délivrance taurine s'aperçoit mais ne se voit pas, les haïkus de Luque se lisent sur les lèvres, le poignet du torero comme celui du peintre dessine l'invisible, et seul l'invisible mérite de l'envolée des anges.
à suivre
Philippe Chauché
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