Le temps s'y prête, il suffit de lever les yeux, plafond bas, pluie glacée. D'aller voir au plus bas, au raz du gazon de pierre, ce n'est alors que marrons de cuir, coton épais, velours côtelé, laine vacharde, cols déroulés, corps enfermés, prisons étanches à toutes les vibrations sensuelles, écharpes tricotées industriellement ou manuellement, ce qui vous en conviendrez est la même chose, au pays du laid, le plaid qui protège la gorge, est un serpent qui étouffe votre souffle, le moindre élan de peau, et le premier mot. Disparus donc les blancs ébouriffants, les rouges carmins, les jaunes andalous, les verts olives, les gris sensuels, les noirs en fleur, les bleus mousseux, les ors et les nacres. Les hommes passent et les femmes suivent, ou l'inverse, comme il vous plaira, les parapluies vous éborgnent, les bottes sales vous écrasent, les visages frileux vous éclaboussent. Le temps s'y prête, il suffit de lever les yeux ou d'aller voir plus bas de quoi il retourne. Alors tentons une éclaircie, un effet printanier, un saut dans un autre air du temps, traversons l'espace et le brouillard :
Voilà, il suffisait d'y penser.
à suivre
Philippe Chauché
jeudi 30 octobre 2008
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A couper le souffle ! Ces éclaboussures de mots frais et humides, glaceraient bien d'autres écrits d'illustres auteurs ! Saisissants... ils n'en réchauffent pas moins pour autant... mes maux. M.
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