dimanche 26 octobre 2008
Les Envolées du Corps
Le corps de l'acteur, porteur d'eau, de vin, de sang, et de mots, le corps de l'acteur traverse le temps et embrasse le verbe, il le digère, le malaxe, le retourne et détourne, le corps de l'acteur respire les phrases, embrasse les phrases, précipite les noms dans son foyer incandescent, le corps de l'acteur muscle chaque réplique, le corps de l'acteur lorsqu'il rencontre le corps de l'écrivain est invité a se faire mouvement de mots, chanteur des métaphores, élévation de verbes, souffle continue d'adjectifs, il devient noms de théâtre, théâtre des noms du corps de l'acteur et de l'écrivain.
Écoutons :
" 63. Entreprendre la radiographie du langage à travers le corps révélateur de l'espace, entendre les sons du langage raisonnant dans la matière, apercevoir soudain le drame spatial de la parole, son croisement avec la matière, sa sexualité avec l'espace. " (1)
" 68. Il y a parfois à traverser les éboulis du langage. " (1)
" 73. Montrer la parole sortant des mots. Faire la pensée visiblement traverser l'air, rendre le langage ardent, c'est-à-dire d'abord le montrer matériel. L'air et le langage : montrer leur amour, leur croisement combustif. Ouvrir les mots comme des fruits, en offrir la chair irriguée, traversée, évidée, fléchée de souffles..."
(1)
L'acteur a du corps, du souffle, de la vie à revendre, du temps à transpercer, des muscles à irriguer, le corps de l'acteur souffle, transperce, irrigue les mots et les oreilles, les pieds et les yeux.
Lisons :
" 207. " L'esprit respire. " Voilà ce que notre pensée, notre langue oublie toujours. Le français ni l'allemand, ni les autres langues d'Europe, n'ont su conserver le même mot pour l'esprit et pour le souffle, comme le font l'hébreu dans rouah, le grec dans pneuma. Le spirituel, ce n'est pas l'immatériel, c'est le respiré : l'esprit n'est pas le contraire de la matière mais sa métamorphose, son offrande. L'esprit est une donnée de la matière. " (1)
L'acteur Louis Castel souffle du Novarina dans quelques temps à la Maison de la Poésie, c'est à Paris sur verbe.
à suivre
Philippe Chauché
(1) Lumières du corps / Valère Novarina / P.O.L.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Laissez un commentaire