José Tomàs, toujours lui, toujours la même présence au centre de l'ovale nîmois. José Tomàs, toujours le même, et si différent à chaque fois qu'il s'avance d'un pas léger vers la Présidence, qu'il se place comme aucun autre aujourd'hui au centre de la déflagration, là où la mort fait son jardin. José Tomàs, corps si relaché qu'il en paraît absent, invisible, sauf pour le taureau, semble t-il.
Lisons : " Entre 20 h 15 et 20 h 30, devant Exhortado, il s'expose une bonne douzaine de fois à son principe mortifère. La létalité, c'est son affaire, et les mortelles hésitations du toro de Martelilla, toujours prêt à décocher son coup de corne au milieu de la passe, lui permettent de mettre son évangile en application. Froidement. Avec minutie. José Tomàs, blanc comme la fleur de cerisier et le visage du samouraï selon la tradition, immobile et impassible comme un cadacre en sursis, croisé au maximum comme un croisé de sa cause, a tout donné de lui à un toro qui, lui, donnait trés peu de choses, sauf ces promesses de drame et ces avis de décès probables que les afficionados nomment des avertissements." Jacques Durand. José Tomàs Romàn (Actes Sud)
José Tomàs n'est pas qu'un torero, cela serait trop simple, José Tomàs est également un ange, un ange torero, amateur de haïkus. L'ange ne meurt jamais, même s'il sait qu'il peut à l'instant mourir, disparaître, s'envoler, se glisser entre les étoiles et la pierre. José Tomàs est un peintre qui vit dans sa toile, un musicien qui se glisse dans son piano, au coeur même de la résonance.
Continuons notre lecture : " José Cutino, le responsable des arènes de Badajoz, n'avait jamais vu ça. Il n'avait, jamais vu un torero, blessé de deux coups de corne par son premier adversaire, rester en piste, refuser d'aller à l'infirmerie, interdire qu'on s'approche de lui pour examiner ses blessures, regarder ses confrères toréer, attendre son tour plus d'une heure, affronter son second adversaire, le tuer, saluer, partir enfin à pied à l'infirmerie où un chirurgien , interloqué par tant de résistance, lui demandera s'il est insensible à la douleur..." toujours Jacques Durand.
Voilà, où nous en sommes aujourd'hui, José Tomàs n'est jamais où on l'attend, son tantrisme taurin étonne, gardons notre étonnement, pour l'offrir à quelques fées qui n'en demandent pas tant.
à suivre
Philippe Chauché
lundi 21 janvier 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Laissez un commentaire