" On dirait qu'on sait lire sur les lèvres
Et que l'on tient tous les deux sur un trapèze
On dirait que sans les poings on est toujours aussi balèzes
Et que les fenêtres nous apaisent
On dirait que l'on soufflerait sur les braises
On dirait que les pirates nous assiègent
Et que notre amour, c'est le trésor
On dirait qu'on serait toujours d'accord
J'ai traqué les toujours, désossé les déesses
Goûté aux alentours, souvent changé d'adresse
Ce qui nous entoure, l'extension de nos corps
Quand nous sommes à l'écart, mineurs, chercheurs d'or
Quant faut-il être pour ?
Que faut-il être encore ?
Quand faut-il être pour ?
Que faut-il être encore ?
On dirait qu'on sait lire sur les lèvres
Et que l'on tient tous les deux sur un trapèze
On dirait que sans les poings on est toujours aussi balèzes
Et que les fenêtres nous apaisent
Peut-être que la nuit le monde fait la trêve !
Et qu'aujourd'hui ton sourire fait grève ?
On dirait qu'on sait lire sur les lèvres
Et que l'on tient tous les deux sur un trapèze
Peut-être que la nuit le monde fait la trêve !
Et qu'aujourd'hui ton sourire fait grève ? " (1)
Rien n'est plus vif
Rien n'est plus étrange
Rien n'est plus heureux
Que son sourire
Ici le temps appartient à ceux qui savent écouter la musique des regards, c'est ce qu'elle lui dit, la danseuse rouge, et elle ajoute, voyez-vous cher ami, ici dans l'espace transformé dans votre ville, tout peut se retourner en un regard, un mouvement, c'est ce que vous appelez la Courbe du Temps, un mot lancé du haut du mur de la Cour d'Honneur du Palais, une phrase inscrite la nuit sur une affiche lacérée, je m'emploie souvent à cet exercice amusant, c'est aussi ce qu'elle lui dit, écoutez :
" ... combien désiré combien doux
ce murmure trop ténu
auquel je donne voix
en me creusant
dans mon silence ... " (2)
Il l'écoute en silence, dans le murmure blanc des vagues, le sable garde en mémoire son regard échoué, j'en ramasse une brassée pense-t-il, et dans ses reflets verts et gris, je vois se dessiner la géographie silencieuse de son corps, dans la rumeur bleue des vagues, je nage.
Il note aussi sur son écritoire :
Édifier son regard
Glorifier ses silences
Vérifier dans ses yeux la Courbe du Temps
Et me glisser dans la musique de sa peau.
à suivre
Philippe Chauché
(1) Gaëtan Roussel / Edit. Gazoline . Alain Bashung / Bleu Pétrole / Barclay
(2) Ce pays du silence / Charles Juliet / P.O.L.
jeudi 13 août 2009
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