vendredi 7 août 2009

La Courbe du Temps (22)

" Je viens seul sur la plage,
Je viens sur la plage, je pense
A ce mouvement que fait ta jupe
Quand, toi, tu viens sur la plage. " (1)

Ici, la pluie d'été trouble le jeu,
Ici, loin du Fleuve, il écrit
Les louanges de l'absente
Ici, dans le soleil d'été
Il dessine sur son écritoire
Le corps présent

Il se dit, tout ce qu'il écrit est sans importance, sa tête est ailleurs, dans la ville à l'est, il se dit aussi, là-bas naissent des fleurs aux parfums complexes et doux, des fleurs à longues tiges qu'il place dans un vase rouge, les couleurs volent et dessinent un autre espace où elle pourra s'endormir, il écrit aussi, repose toi, belle aventurière du Temps. Il ajoute, j'ai des bijoux pour les mains qui se croisent et se décroisent au bord du fleuve et sous les arbres, des fleurs pour le regard de la danseuse rouge, des musiques de Mozart pour l'abandon raisonné de la peau, il ajoute qu'en ouvrant la Courbe du Temps elle a fait naître la résurrection du baiser.

à suivre

Philippe Chauché

(1) Quatrains / Fernando Pessoa / traduct. Henri Duluy / Éditions Unes

2 commentaires:

  1. Pas de danseuse rouge ici, mais je vous croise au fil des mots dans le "Train de nuit pour Lisbonne". Enfin, c'est un peu comme ça que je vous imagine.
    Bonnes vacances à vous deux.

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  2. Nous pourrions écrire ici, ou ailleurs une ode aux Trains de Nuit pour le Tage, à quai nous échangerions quelques mots avec Fernando Pessoa, puis en silence nous l'accompagnerions vers son café accoudé à la Mer de Paille, nous arriverions par nos mots choisis et nos peintres à le défaire de sa Saudade, puis nous prendrions le tram pour les hauteurs de la ville blanche où parfois chantent de belles femmes rouges, aux envolées soyeuses.
    Bien à vous de la ville océane où la pluie ce soir drapera de mille gouttes invisibles les faenas des hommes de lumière.
    Philippe

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