jeudi 16 décembre 2010

Ainsi va le Temps (30)

" Le mauvais goût, tel qu'on la vu dominer pendant quelques années de la révolution, n'est pas nuisible seulement aux relations de la société et à la littérature , il porte atteinte à la morale. On se permet de plaisanter sur sa propre bassesse, sur ses propres vices, de les avouer avec impudence, de se jouer des âmes timides qui répugnent encore à cette avilissante gaieté. Ces esprits forts d'un nouveau genre se vantent de leur honte, et se croient d'autant plus spirituels, qu'ils ont excité plus d'étonnement autour d'eux. "

Madame de Staël



Le mauvais goût dominant de ces temps se suffit à lui même, note-t-il, comme d'ailleurs il se suffisait à lui même en d'autres temps plus troublés. Les humanoïdes modernes s'habillent comme ils parlent et écrivent comme ils aiment, c'est dire, seule différence, de taille, ils n'envoient plus à l'échafaud les esprits libres, mais ils les expulsent avec la même rage que manifestent leurs enfants lorsqu'ils s'interpellent dans la rue. Question d'époque ?

à suivre

Philippe Chauché

1 commentaire:

  1. Mon cher Philippe, le mauvais goût le plus élégant est celui de cultiver l'art de déplaire.

    Bien à vous,

    Frédéric Schiffter

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