lundi 10 octobre 2011

Ma Librairie (20)



" Dans le paysage aride et sec de la Castille, les seins sont une miraculeuse surprise, deux petites tasses d'eau. " (1)

" Les seins que personne n'a vus ni ne verra sont livides et maudits. Lentement, ils s'emplissent de venin, d'un venin qui intoxique l'âme de la femme qui les porte, d'un venin qui la rendra méfiante, hargneuse, infâme. " (1)

" Pour rencontrer des seins tatoués, il faut vraiment vivre dangereusement ; il n'est pas de plus belle parure que celle-là, même les médaillons sertis de diamants. Les maisons aux persiennes mi-closes de Lisbonne en sont pleines ! " (1)

" Il devrait y avoir des femmes aux seins bleus, aux seins roses et aux seins rouges " (1)

" Ce n'est que lorsque les femmes brûlent de solitude que leurs seins entrent en ébullition. " (1)

" Il y a des seins qui sont véritablement des seins d'amazone. Ils vont toujours au trot. " (1)




" Dans les chemisiers couleur fraise, les seins sont parfaitement définis : ce sont deux kilos de fraises fraîches, savoureuses et parfumées, deux kilos de fraises d'Aranjuez. " (1)

" Il ne faut pas séduire une femme en commençant par ses seins ; ses seins sont la dernière chose à séduire parce qu'ils n'exercent aucune influence sur la femme : les seins assistent à tout, impassibles et muets. C'est la grande erreur que commettent certains débutants : vouloir commencer par séduire les seins de la femme. " (1)

" Il y a des seins terribles, les seins de Miura, des seins braves comme le sont les taureaux du meilleur élevage, des seins que redouteront toujours les hommes qui ont été un jour encornés par les seins de Miura. " (1)

" Les seins des chemisiers rouges semblent faits de coquelicots, ils sont gorgés de sang, et leurs amants jaloux leur font parfois une saignée. " (1)

On a toujours des relations étranges , note-t-il, avec les écrivains qui vous accompagnent depuis des années, si ce n'est des siècles, d'autant plus lorsque leurs livres ont tendance à prendre plus de place que celle qu'il leur a alloué dans un premier temps, à profiter de son absence pour d'un coup de sein pousser d'autres locataires, comme le font parfois les seins de certaines visiteuses à l'endroit d'autres, qui pourquoi le nier, avaient confondues une invitation avec une installation.
Ces Seins là, méritent quelques admirations, et mille coloriages, les seins de papier et de soie s'y prêtent au mieux, il ne peut un instant douter que le madrilène amateur de corridas ne s'en amuse, finalement nous aurons passer noter vie à les mettre en lumière.

à suivre

Philippe Chauché

(1)Seins / Ramón Gómez de la Serna / traduc. Benito Pelegrin / Babel / 1995

2 commentaires:

  1. Philippe, permettez-moi aujourd'hui de penser en vous lisant à mon ami de si longtemps, Juan Jose Padilla.
    Le poignard est rentré en un éclair, de la mandibule pour ressortir, fulgurante étreinte de mort,par l'oeil.
    Ses premiers mots avant-hier que me livrait son apoderado stupefait: "no me quittes ni una de America".
    Je lui dois de belles allegria en piste mais surtout une amitié indéfectible et des hivers au campo, où les vaches elles-même se emborachaban de su energia.
    "et songe bien, oui, songe en combattant qu'un oeil noir te regarde", l'oeil traversé guette pourtant le prochain rendez-vous.
    Belle journée
    Maia

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  2. L'histoire de l'oeil s'invite à nouveau : l'effroi.


    Pensées.

    Philippe Chauché

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