Barcelone 1923, Barcelone 2012, Antoni Tapiés, un peintre, une ville, que la radicalité néo-architecturale a partiellement détruite, qui n'a fréquenté il y a trente ans le Chino et ses demoiselles d'Avignon, ne peut comprendre ce qui s'y jouait, théâtre permanent de la pensée et du corps en mouvement, qui n'a embrassé ici Gaudi, là Picasso, ailleurs le pianiste Tete Montoliu, aveugle et voyant, seul sur la scène du Palau de la Musica, qui n'a passé la nuit dans ce café de l'absurde où d'amusants libertaires offraient une tournée de Manzanilla au jeune français qui se déplaçait avec ses cannes anglaises, qui n'a tourné autour des toiles du peintre comme un derviche amoureux de l'espace et du temps, qui n'a franchi les portes de la Sagrada Familia, traversé le Palau Güell et son Parque au bras d'une jeune catalane peu farouche et lectrice de Montaigne, ne peut parler d'Antoni Tapiés. Qu'il repose en paix, nous poursuivons, note-t-il notre voyage d'insensés.
à suivre
Philippe Chauché
Tout le monde meurt en ce moment.
RépondreSupprimerJos.
Sauf vous et c'est heureux.
RépondreSupprimerPhilippe Chauché
Merci Monsieur Chauché,
RépondreSupprimerLa force fine de l'humour est d'en avoir pour deux , ce qui semble être votre cas.
el luffo