jeudi 9 mai 2013

De la Musique et du Philosophe






" Nous définirons ( donc ) la musique, ainsi que l'on déjà fait beaucoup d'autres, comme une articulation de sons dans le temps. Il n'y a rien dans la musique au-delà de cette vérité matérielle première : la musique est faite de sons, rend visible des sons, transmet des sons, ne dit que des sons. "

" Aimer la musique en la considérant comme objet singulier est ce à quoi aboutit l'affirmateur, c'est-à-dire celui qui aime des choses qu'elles soient comme elles sont, et qui aime la réalité non parce qu'elle s'accorde à ses désirs, mais parce qu'il a appris à la désirer. "

" La recherche du message caché dans la musique dans les intentions du compositeur révèle ainsi non seulement un refus préalable de la réalité musicale mais aussi et probablement avant tout un refus inavoué de toute forme de réalité. "

Santiago Espinosa a lu et bien lu Clément Rosset qui d'ailleurs conclut ce livre juste et nécessaire, et qui lit Rosset, dit victoire du réel, ce réel qui d'un geste retourne les pauvres analyses des philosophes du blabla et du chichi sur la musique  - mais qui séduisent tant de lecteurs, qui comme on le dit en attendent beaucoup, et bien plus que ce que l'objet livre, oublier qu'il ne livre que ce qu'il est, ressemble comme deux gouttes d'eau à ceux - les mêmes ? - qui font de la philosophie une médecine du bonheur et du bien être. Ces penseurs ne résistent pas longtemps aux analyses d'Espinosa, leurs noms : Hegel, Heidegger, Sartre, Derrida, et quelques autres, qui ont tant envie d'écrire sur leurs idées sur la musique qu'ils sont incapables de l'entendre pour ce qu'elle est par essence, de la musique, punto, ils vont dirais-je chercher midi à quatorze heure en perdant de vue l'horloge qui leur fait face. Face à ces bavards, des penseurs et des musiciens qui savent que la musique est musique et rien d'autre, leurs noms : Nietzsche, Wittgenstein, Jankélévitch, mais aussi Stravinsky et Ravel. Alors musique, oui musique, seulement la musique, elle ne dit rien d'autre que ce l'on entend, mais pour les sourds, il est plus facile d'y voir une transformation du monde, un appel à un monde meilleur ou un lever de soleil sur la mer, blabla d'un côté, pensée accordée de l'autre, en majeur et en mineur.

à suivre

Philippe Chauché




1 commentaire:

  1. Ce qui suit n'a aucun son, à moins de le lire à haute voix.
    Brahms op. 10, nº1 ("Warum hast du dein Schwert so rot, Edward?").
    Je ne sais pas si les musiciens s'occupent de changer le monde. D'après Baltasar Gracián, c'est une affaire de necios.
    Cependant, le rapport musique langue, pas si facile que ça.

    Bien à vous, monsieur.
    RC

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