Il ne peut être que plaisant de voir un philosophe anarchiste s'attaquer frontalement et ligne à ligne à une starlette de la philosophie, à un camusien de bazar qui a son rond de serviette sur les plateaux télé, plaisant mais, car il y a un mais, l'essai de Paraire s'appuie sur une lecture pour le moins étrange des essais de Nietzsche, répondant aux radotages d'Onfray, qualifiant le foudroyé de Nice, de penseur de gauche, Paraire en fait " un philosophe dont les prises de positions antirationalistes, antisémites, antihumanistes ( ce qui pour nous est une qualité ), misogynes et racistes " on comprend que les deux hommes ne peuvent s'accorder, sauf à penser, ce que nous faisons que les deux se trompent et finalement se servent de l'amateur d'air sec d'Italie pour en faire d'un côté un hédoniste de l'autre un fasciste responsable de tous les maux et les horreurs du siècle passé, au bout du compte les deux nous trompent - d'une imposture l'autre - sur les fondements de la pensée et des pensées de l'admirateur de Schopenhauer, " le dernier allemand qui compte " et sur ce dernier les deux philosophes sont d'accord, ils ne l'ont pas lu, mal lu, ou font semblant de tout en ignorer.
Onfray se prend pour un dandy hédoniste et libertaire qui raccommode à sa guise l'histoire de la pensée, Paraire pour un révolutionnaire nostalgique des drapeaux rouges et noirs des Ramblas, un gardien des actions collectives de la bande à Durruti, l'un installé dans l'éther d'un hédonisme rondouillard qui aime à voir ce que cachent les poubelles de l'histoire, l'autre en apnée dans un rêve d'anarcho-syndicalisme qui d'évidence conduit à la révolte collectivement armée, sous la haute protection de Proudhon et du prince Kropotkine, " Les situations sociales n'ayant cessé de s'aggraver depuis quarante ans, les besoins des gens simples - en termes de prises de conscience de leur situation réelle et d'invention d'une nouvelle société - n'ont cessé de s'accroître. Les travailleurs licenciés de usines délocalisées ont besoin de figures pensantes, non pour apprendre à penser, mais pour réfléchir ensemble à l'interaction possible des intelligences, pour les organiser, les structurer et vaincre. " l'un se complaît dans sa posture d'amuseur hautain de galerie marchande, l'autre dans celle non moins réjouissante, pour qui sourit aux dompteurs de mouches, de dynamiteur mal fagoté post situationniste du capitalisme et du spectacle dominant, rien de nouveau sur la planète, mais que voulez-vous, il faut bien que les enfants s'amusent avant que la mort ne les condamne.
Pour notre part, nous n'avons que faire de ces faux monnayeurs, et préférons les princes du doute, du tremblement et du rire.
à suivre
Philippe Chauché
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