vendredi 30 janvier 2009
Le Pianiste et le Peintre
Tout semble fait de cette épaisseur du Temps et de l'Instant, le pianiste ne pose pas, il se pose, s'envole, s'élève, virevolte, plane, redescend, freine de ses ailes immenses - jamais elles ne l'empêchent de voler contrairement à la rumeur - et se pose sur le clavier. D'une oreille il écoute ce que lui dit le vieux Bach, il est là dans la permanence de siècles passés et futurs. Sa musique se danse avec la peau accordée au Temps, c'est aussi simple que ça.
"L'heure nouvelle est au moins très sévère, puisque toutes les heures et tous les siècles sonnent en même temps. Pour l'instant, demandez à n'importe qui, et même à un universitaire ou à un "intellectuel", quels sont ses rapports personnels et concrets (détails à la clé) avec la musique, la sculpture, la poésie, la peinture. Le résultat est édifiant. Par exemple, décrivez-moi ce tableau que vous dites aimer, précisez la chose qui vous touche. Pourriez-vous vivre dans cette toile ? Pourquoi ? Comment ? Jusqu'où ? Vérifiez la force du mauvais goût." (1)
Tout semble léger et piquant, nos paroles se croisent et se mêlent comme nos corps, vous ne voyez que l'Instant de ce Déjeuner sur l'herbe, il y a eu un avant, il y a eu un après, mais c'est le même tableau, le même Déjeuner sur l'herbe. Nos amies aiment la nudité en mouvement, nous misons sur le verbe nu. Grâce leur soit rendue.
à suivre
Philippe Chauché
(1) Les voyageurs du temps / Philippe Sollers / Gallimard
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