lundi 7 septembre 2009
L'Etat des Lieux
Eté absolu, dans le bleu net du ciel
Eté amoureux du Temps, et rouges éclairs du soir
Eté, dans la Courbe du Temps comme une renaissance permanente
Eté embrassé
L'épaule d'une belle
Je sais tout du secret des saisons.
" Je n'avais pas commencé à te voir tu étais AUBE
Rien n'était dévoilé
Toutes les barques se berçaient sur le rivage
Dénouant les faveurs (tu sais) de ces boites de dragées
Roses et blanches entre lesquelles ambule une navette
d'argent.
Et moi je t'ai nommé Aube en tremblant.
Dix ans après
Je te retrouve dans la fleur tropicale
Qui s'ouvre à minuit
Un seul cristal de neige qui déborderait la coupe de
tes deux mains
On l'appelle à la Martinique la fleur du bal
Elle et toi vous vous partagez le mystère de l'existence
Le premier grain de rosée devançant de loin tous les
autres follement irisé contenant tout
Je vois ce qui m'est caché à tout jamais
Quand tu dors dans la clairière de ton bras sous les
papillons de tes cheveux
Et quand tu renais du phénix de ta source
Dans la menthe de la mémoire
De la moire énigmatique de la ressemblance dans un
miroir sans fond
Tirant l'épingle de ce qu'on verra qu'une fois
Dans mon coeur toutes les ailes du milkweed
Frètent ce qui tu me dis
Tu portes une robe d'été que tu ne te connais pas
Presque immatérielle elle est constellée en tous sens
d'aimants en fer à cheval d'un beau rouge minium
à pieds bleus " (1)
Bien la regarder, le temps d'un silence
Savoir savourer ce bouquet qui jaillit dans l'espace
Bien l'entendre, le temps d'un silence
Savoir l'embrasser comme l'on embrasse les vierges à Séville
Bien la voir, dans la nudité du silence
Et l'aimer le temps de l'Instant dévoilé.
" La poésie se fait dans un lit comme l'amour
Ses draps défaits sont l'aurore des choses " (2)
Tout est dans le Temps
Libéré de la mort
Tout est dans le Verbe
Libéré de la douleur
Tout est dans son regard
Dévoilements
à suivre
Philippe Chauché
(1) Ecoute au coquillage / Sur mer, 1946 / Signe ascendant / André Breton / Poésie / Gallimard
(2) Sur la route de San Romano / extrait / 1948 / d°
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Tout est dans les couleurs aussi...celles de la vie !
RépondreSupprimerbien à vous
Comment embrasse-t-on les vierges à Séville ?
RépondreSupprimerRénica, pour les couleurs : elles brisent la sauvagerie de la laideur.
RépondreSupprimerBien à vous
Philippe
Johal, parfois en leur lisant de belles choses, d'autres fois en leur parlant d'une voix musicale - Bach réussit bien à Séville -, ou encore mais c'est fort rare, en se laissant illuminer par leurs regards de soie et de jasmin.
Bien à vous
Philippe