" Jouer c'est expérimenter le hasard. " (1)
Dans le gris laqué du matin, il offre son visage aux éclats de son regard, il laisse la musique de sa peau délicieuse s'écrire sur la portée de ses mains. Il se dit que l'amour est une partition sans fin, et dans la musique qu'il invente à chaque fraction de seconde mille caresses de pinceaux, mille offrandes d'une vie lumineuse. Il se dit aussi, que la vie vive vient de la Courbe du Temps, qu'elle est sa permanence, dans la beauté du temps aimé naissent mille autres temps anciens et nouveaux, que chaque mouvement est une pensée, que chaque pensée est un baiser, que chaque baiser est un éblouissement, que chaque éblouissement retourne la magie noire dominante, et que les mauvaises manières du siècle s'effacent sous l'enchantement révolté de sa présence miraculeuse.
Domenico di Tommaso Bigordi, dit Ghirlandajo - Florence, 1449- id., 1494
Dans le matin d'hiver son regard fait disparaître toute crainte et tout soupçon, c'est ce qu'il écrit sur son épaule, dans le matin d'hiver son éblouissante présence diffracte ses baisers, dans le matin d'hiver l'espace du Temps est celui de la phrase, l'espace de la phrase est celui de son ventre et de ses seins, l'espace de son corps découvre une faille qui ouvre sur un autre temps, un autre espace, un autre mouvement, une Courbe réjouissante, et il convient ajoute-t-il pour être à la hauteur de la " situation " de savoir toucher avec les yeux, et voir avec les mains.
Domenico di Tommaso Bigordi, dit Ghirlandajo - Florence, 1449- id., 1494
Un regard, un mouvement, un sourire, l'espace nouveau est là, il faut s'en saisir.
Domenico di Tommaso Bigordi, dit Ghirlandajo - Florence, 1449- id., 1494
à suivre
Philippe Chauché
(1) Novalis / Fragments / traduct. Maurice Maeterlinck / José Corti Éditeur
samedi 26 décembre 2009
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