" Vieil océan, aux vagues de cristal, tu ressembles proportionnellement à ces marques azurées que l'on voit sur le dos meurtri des mousses ; tu es un immense bleu, appliqué sur le corps de la terre ; j'aime cette comparaison. Ainsi, à ton premier aspect, un souffle prolongé de tristesse, qu'on croirait être le murmure de ta brise suave, passe, en laissant des ineffaçables traces, sur l'âme profondément ébranlée, et tu rappelles au souvenir de tes amants, sans qu'on s'en rende compte, les rudes commencements de l'homme, où il fait connaissance avec la douleur, qui ne le quitte plus. Je te salue, vieil océan ! " (1)
Elle traverse l'espace qui nous sépare du large, et applique ses mains sur le souvenir vivant de mes amoureuses, elle dépose ses algues à mes pieds et chante les mélodies marines apprises chez les pilleurs de caravelles, ses doigts s'allongent au contact de mes pensées, ses lèvres palpitent comme un petit poisson abandonné sur le sable par le retrait subit de la vague blanche, elle dessine sur les tapis des formules magiques qui ouvrent les portes de l'océan.
Que mille poissons volants te couvrent d'eau sacrée.
à suivre
Philippe Chauché
(1) Isidore Ducasse Comte de Lautréamont / Les Chants de Maldoror / Champ Premier / Oeuvres complètes Fac Similés des Editions Originales / La Table Ronde / 1970
samedi 15 mars 2008
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