dimanche 20 décembre 2009

La Courbe du Temps (62)

" Tout objet aimé est le centre d'un paradis. " (1)



" Le vent d'hiver réduit le Temps à sa juste mesure. Suite pour le déplacement d'une main dans l'espace. Éclats vifs d'un regard. Absolue vérité qui transcende l'espace. " C'est ce qu'il écrit dans le bleu du ciel, face à son cadran solaire amoureux qui éclaire la rue des Martinets, ses phrases s'envolent et se posent dans l'espace rayonnant de son regard. Il se dit que " le paradis est plus que jamais à une portée de peau ", " sa grâce tient à cela, à cette envolée harmonique ", pense-t-il, " à cette musique qui s'élève du mouvement merveilleux d'un visage, " les visages se transforment sous les éclats d'une main ", se dit-il, " la peau brille sous le soleil d'un regard ", " un ventre se révèle dans l'éternité partagée d'une caresse ", mais aussi, " toute la beauté de l'Instant est un silence joyeux ", " et mes phrases ", ajoute-t-il, " naissent de cette main que révèle la Courbe du Temps".


" Si celui qui doit vous peindre doit vous voir,
Et ne peut sans s'aveugler vous regarder,
Qui sera assez puissant pour votre portrait faire
Sans vous ni ses yeux blesser ?

En neige et roses j'ai voulu vous fleurir ;
Mais c'eût été honorer les roses et vous outrager ;
Deux étoiles pour les yeux j'ai voulu vous donner ;
Mais quand jamais les étoiles en ont-elles rêvé ?

J'ai connu l'impossible dans cette esquisse ;
Mais votre miroir à votre propre éclat
Assura le succès dans son reflet.

Il pourra vous représenter sans lumière fausse,
Puisque vous êtes de vous-même, dans le miroir,
Original, peintre, pinceau et copie. " (2)





" ... Viens me parler ô parle moi lèvres d'aube cuisses d'éclairs
Libellules lasers sur le sommet de mon crâne
Hulottes et pipistrelles du nocturne échevelé
Et verts luisants murets de pierre sèche
Illuminant tes yeux de très anciennes constellations
Qui raturent le ciel... " (3)

Le mouvement du Temps est une Courbe,
Et dans cette Courbe,
- Brillance
J'écris.

à suivre

Philippe Chauché

(1) Fragments / Novalis / traduct. Maurice Maeterlinck / José Corti
(2) De la difficulté de faire le portrait d'une grande beauté, qui le lui avait demandé, et seul moyen possible d'y parvenir / Francisco de Quevedo / traduct. Frédéric Magne / La Délirante
(3) Saume dins lou vènt / Psaume dans le vent / Serge Bec / la cardère

1 commentaire:

  1. C'est d'une grande Beauté ce qu'"il" se dit, et c'est certainement pour cela que sa main peut réveler la courbe du temps...

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