Paul Cézanne 1839-1906 |
" Le parcours de Cézanne est pour le moins singulier. Il ne discrédite en rien l'art, le talent, le génie des peintres impressionnistes, ses quasi contemporains, mais il vient d'ailleurs et il passe ailleurs. Chez Cézanne, pas de fusion subjective, impressionniste, avec la nature, mais une enquête esthétique ( au sens étymologique du mot ), poétique, sur la logique et l'ordre des sensations : " Les sensations faisant, comme il l'écrit, le fond de ( son ) affaire. " (1)
Ne jamais cesser d'en revenir à l'étymologie des mots, note-t-il, source bouillonnante et miraculeuse, comme l'est la peinture de Cézanne ; cette enquête esthétique dont s'empare Pleynet ; Cézanne : étymologie de la peinture moderne, celle d'hier, d'aujourd'hui et de demain, cette " science du beau ", cette " faculté de sentir ", c'est tout Cézanne cette faculté, cette science, ces sensations, ses sensations, ses Montagnes St Geneviève, ses portraits, ses natures endormies, merveilleuse association, contre la domination de ce qu'ils appellent natures mortes dans leur pauvre langue, voyez ces pommes, regardez ce citron, avec le regard de la sensation, écoutez comme cette toile vous traverse et vous comprendrez.
à suivre
Philippe Chauché
(1) Cézanne / Comme la poésie la peinture / Marcelin Pleynet / Éditions du Sandre / Éditions Marciana / 2010
À mon sens, les tableaux de Cézanne reflètent une Haute lutte. Une lutte non contre mais pour. Lutte pour réaliser sa vision de la montagne, lutte pour en rendre perceptible les origines telluriques (ne disait il pas, en substance, que sans comprendre la géologie on ne peut rien restituer?), lutte pour maitriser son ouvrage. Une formidable puissance qui se dégage de ses huiles, on n y échappe pas.
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