vendredi 8 janvier 2010
L'Année des Délices (7)
Claude Monet 1840-1926 Giverny
Il se dit, ce n'est pas un jardin, c'est un incendie. La peinture est un incendie permanent, mais ces flammes loin de détruire ou de calciner la vie, l'offrent sur l'Instant. L'amour pense-t-il est un incendie qui fait s'élever en flammèches multicolores les corps enfin délivrés de la pesanteur sociale. Ne dit-on pas parfois, " elle m'enflamme ", belle expression à prendre à la lettre, ajoute-t-il, " elle m'enflamme, et je m'enflamme pour elle ", les femmes enflamment, les flammes des femmes sont des éclats de couleurs inouïes. Il pense qu'il faut être peintre pour aimer, et couvrir de couleurs ses yeux et sa bouche. Savoir aimer, c'est avoir la saveur des couleurs sur la peau et dans les yeux, aimer c'est peindre un ventre d'un incendie de couleurs.
Il se dit, ses yeux c'est Matisse, son ventre Miro, ses mains Picasso, sa bouche Monet, ses seins Wateau, ses cuisses Vinci, ses épaules Bonnard, ses cuisses Renoir, ses mots Michaux, son silence Courbet, sa joie Fragonard. C'est le plus beau musée du monde, un musée de la vie et de l'éblouissement, un musée qui ouvre sur l'Instant et sa Courbe.
Dans quelques heures pense-t-il la rue aura la blancheur de sa beauté, et la joie de le savoir le rend heureux, il va pouvoir s'endormir dans la saveur de la savoir là.
à suivre
Philippe Chauché
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Ce texte est superbe Philippe. Certains ecrivains sont aussi des peintres leurs textes vibrent de mille couleurs comme les toiles de Monet, Matisse et les autres...
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