dimanche 10 janvier 2010

L'Année des Délices (8)


Pablo Ruiz y Picasso dit Pablo Picasso 1881-1973 Trois danseuses 1924

Il écrit, " l'Année des Délices vérifie que l'Instant est un miracle, et ce miracle est né de la Courbe du Temps. D'un regard adoré. Du mouvement d'un corps qui embrase l'espace ". Il se dit aussi, " les phrases se coulent dans le bleu du ciel, et les éclats de la neige qui recouvre les vierges perchées de la ville des miracles ". " Chaque mouvement, chaque baiser, chaque espace, est sur l'Instant celui d'une musique incomparable ", c'est ce qu'il écrit. Il ajoute, " les envolées soyeuses de la danseuse rouge des bords du Fleuve et sous les arbres croisent celles du peintre de la vie vive. Son regard se lit dans les phrases qu'il écrit dans le matin nouveau. Chaque matin est nouveau, chaque rencontre, chaque baiser, chaque accord de peau, et ce miracle permanent délivre des douleurs imposées, des falsifications, des doutes, et des mensonges. Le corps délivré est un corps libre, c'est un roman permanent, qui danse dans le blanc de ce matin d'exception ". Il écrit aussi, " l'immortalité est un baiser, un sourire de joie, une jouissance qui envahie chaque grain de peau, chaque mouvement , chaque mot. Les mots sont des baisers, le corps s'élève dans le mouvement de la joie et offre l'immortalité à celui qui sait regarder, écouter et embrasser. "



copyrith Sylvie Roman

Dans cette permanence immortelle, il lit, et c'est une offrande :

" Une femme, j'écoute sa voix, et si l'on sait écouter il se passe des choses intéressantes... un corps humain est une aventure des cinq sens : le goût, le toucher, l'ouïe, l'odorat, la vue... les cinq sens peuvent marcher ensemble et c'est cela la poésie. Or l'éradication de la poésie, c'est-à-dire de la liberté ou de l'amour, de l'érotisme, qui est le contraire de la marchandisation des corps à laquelle nous assistons, est prévue au programme. La laideur programmée qui s'empare de la marchandisation sexuelle est le contraire de la liberté et de la poésie. " (1)

" Il écoute, il voit, il touche, il s'enivre de ses parfums, il goûte à sa peau, aux fleurs de son corps. " C'est la grande affaire, finalement toute simple, note-t-il, s'accorder aux cinq sens de la vie pour illuminer l'Instant, et c'est ainsi que l'immortalité saisit les corps enlacés.




Johann Sebastian Bach (1645-1695) - Variations Goldberg - Glenn Gould


à suivre

Philippe Chauché


(1) La littérature ou le nerf de la guerre / Discours Parfait / Philippe Sollers / Gallimard

1 commentaire:

  1. .....quelle délicieuse lecture! Bonne année Philippe
    Isabelle

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