lundi 27 juillet 2009

La Courbe du Temps (14)



Les mots viennent comme le soleil sur le fleuve et sous les arbres, ils se glissent sous l'humus entre chaque racine, dans la résonance des fleurs qui surgissent des croisements et décroisements des mains de la danseuse rouge, sur le fleuve où je lis les mots que j'écris ce soir sur les feuilles en velours de mon écritoire, dans son regard que je viens de croiser dans la rue de la Banasterie, une voix t'appelle se dit-il, une voix reconnue, lancée comme un bouquet de violettes un matin par une aventurière d'un voilier du Canal du Midi à Toulouse, il y a fort longtemps de cela, un visage te croise ajoute-t-il, et c'est une effervescence de mots qui éclate, les mots que je vais lui offrir dit-il dans un murmure à peine audible, les voilà, ils sont là :

offrande : une belle façon de se glisser dans la Courbe du Temps
sourire : une autre manière d'embrasser le Temps
silence : nécessaire pour apprendre à aimer
absence : complicité secrète
seins : admirations
l'infini : l'évidence
écrire : poser sa main sur la Courbe du Temps

Il se dit aussi, la danseuse rouge rend à la ville ses vibrations de soie, du mouvement de ses mains naît une baleine blanche, j'embarque pense-t-il dans un navire gracieux que le diable n'arrivera jamais à faire sombrer.

à suivre

Philippe Chauché

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