« Où en êtes-vous avec l’amour ? », question posée au dos d’une carte postale qu’il vient de recevoir, déposée avec délicatesse dans sa boite à lettres, une carte représentant un dessin de Matisse, un visage, comme il n’en a jamais vu, ou alors il y a longtemps, très longtemps, à Madrid, se dit-il. Oui, c’est cela à Madrid, lorsqu’il séjournait dans la ville pour oublier un monde qui l’avait terrassé. Il reconnaît son écriture, il sait que c’est elle, même si rien d’autre ne l’indique, point de signature, pas de signe, seulement la question et Matisse. Matisse, le peintre des réponses, pense-t-il. Il se souvient que lorsqu’il l’a vu pour la première fois, une autre question est venue à ses lèvres, il ne l’a jamais posée cette question, il s’en souvient, et ne regrette pas d’être resté silencieux, comme elle l’était quand il l’a vue pour la première fois. Aujourd’hui il a quelques idées des réponses qu’il pourrait lui donner, des réponses qui conduisent, pense-t-il à la même impasse, et pourtant, d’un geste, d’un mot, d’une phrase il retourne ce qui le saisit.
Tout a basculé en quelques secondes, dans l'une des rues de la ville, celle qui s'abandonne dans le Fleuve, sous les arbres, là où parfois je vous croise en fort belle compagnie. J'ai été littéralement renversé à cet instant par la Courbe du Temps, ces deux mots sont venus d'eux mêmes, comme dans un rêve, mais là, point de rêve, mais une réalité saisissante, deux mains se croisaient et se décroisaient dans une lenteur que je n'imaginais pas possible. Je ne voyais qu'elles ces deux mains qui se croisaient et se décroisaient, dessinant, dans le bleu qui giflait le ciel, un mouvement qui se reproduisait à l'infini. Je ne voyais qu'elles, ces deux mains élancées, le reste du corps m'était caché, invisible, et pourtant, je n'en doutais pas dans cet instant, il y avait un corps à l'origine de cette Courbe du Temps. Je me suis approché, et les mains toujours dansantes ont donné naissance à deux bras fins et longs qui prolongeaient un éclat rouge, une robe, pensais-je, puis ce fut l'apparition d'une chevelure blonde qui lentement également s'accordait au mouvement des mains qui m'éblouissait, puis dans son entier, le corps de la danseuse, comment la nommer autrement, cher ami, une danseuse rouge s'élevait dans la lenteur du temps entre les arbres et près du fleuve. Alors, je me suis assis sur la berge à quelques mètres de la danseuse, je n'ai cessé de la regarder, attendant qu'elle décide d'en finir avec sa danse qui me traversait, ce qu'elle fit au bout d'un temps qui me sembla suspendu, la lumière bleu était la même, la chaleur de cette fin d'après-midi d'été, les cris accordés des martinets, où se nouent et se dénouent les corps éblouis et joueurs, où les mots se livrent et nous délivrent. Elle approcha et s'assit à mes côtés. Sans un mot, elle me prit les deux mains dans ses mains de danseuse, les croisa et les décroisa, avec une lenteur dont je ne pensais pas être capable, et avec cette même lenteur solaire, m'embrassa. Sans un mot je me levais. Elle me suivit et dans un autre temps, lui racontais cette vision qui m'avait conduit à elle dans la Courbe du Temps.
Nous avons longtemps marché dans les rues de la ville qui s'endormait, passant d'un quartier l'autre, levant les yeux vers les vierges éblouis et les chapelles de pierres blanches, revenant sur nos pas, au bord du fleuve et sous les arbres, nous nous sommes assis dans le silence blanc de l'Instant.
Il a posé le dessin de Matisse et sa question sur son bureau, dans l’axe d’un rayon de soleil, et s’est reculé pour mieux voir, et il s’est dit, qu’il n’y a rien d’autre à voir que ce visage sur une face et cette question sur l’autre, comme une signature de ce qu’elle est, ce qu’elle était, il ne sait si le présent doit l’emporter sur le passé, le passé présent, ou le présent passé, il s’est dit alors qu’ils ne sont guère éloignés à bien y regarder. Il regardait la carte, et voyait la question, comme il l’a voyait, la revoyait comme la première fois, dans le mouvement de son corps, qui lui avait fait sur l’instant au mouvement d’une phrase, de la phrase même, la phrase première qui fait apparaître toutes les phrases. Même s’il ne fait aucune illusion sur les raisons d’une phrase, même s’il s’y accroche.
J'ai été nommée Miryam me dit-elle, c'est un prénom qui depuis toujours me porte chance, vous pouvez donc, cher inconnu, désormais l'utiliser.
Nous avons repris le chemin de la ville aux pierres qui s'accordent à sa robe rouge. Soleil couchant, pensais-je, lumière rasante, miroir de mon âme. Elle m'a une nouvelle fois pris la main, l'a enveloppée, avant de la relâcher avec une grande douceur, toute éblouie de soie brodée. C'est cela, me dis-je, la résonance de la Courbe du Temps. Le Palais s'est alors offert à nos regards, rouge, jaune, blanc, murs immenses, silence, nous étions seuls dans le murmure de la Courbe du Temps. Alors à mon tour, je lui ai pris la main pour la porter à mes lèvres. Et j'ai pensé, le basculement se poursuit, le renversement n'est qu'un début, il me faudra l'écrire, son silence est l'Instant, il me faudra lui dire merci mon amour, merci pour vos mains qui se croisent et se décroisent, merci pour le rouge de votre robe qui désormais se lit aussi sur les murs de la ville, merci pour l'embrasement de votre paume, merci pour vos silences qui saisissent le mouvement du temps, merci pour le renversement du temps. Et puis j'ai répété en silence ces phrases qui lui étaient destinées. Tout à basculé en quelques secondes, sur cette place de la ville, là, j'ai été littéralement renversé par la Courbe du Temps, ces deux mots sont désormais les miens, leur réalité saisissante m'accompagne, deux mains qui se sont croisées et décroisées dans une lenteur ancienne, je ne vois qu'elles ces deux mains qui se croisent et se décroisent, là sous mes yeux, sur cette place rouge, jaune et blanche. Alors elle s'est arrêtée, et m'a dit, nous nous verrons demain, sur les bords du fleuve et sous les arbres. Elle a posé ses lèvres sur les miennes, des lèvres qui se croisaient et de décroisaient, et le rouge de sa robe a traversé la place avec la même lenteur qu'un baiser accompli.
Tout en traversant à mon tour la place du Palais, j'ai poursuivi ma lecture, doté, c'était nouveau, d'une double vue, lisant le petit livre qu'elle avait déposé à mes pieds, et voyant en même temps, dans les espaces qui s'élargissaient entre les pavés, la transformation du jour finissant en jaillissements lumineux.
J'ai emprunté la rue Rouge, la danseuse à la robe rouge avait sa rue, la rue des Tisserands. Ses mains se nouaient et se dénouaient sur les façades de pierres blondes où reposaient des vierges amusées. Miryam - Marie - Maria -, qui a déclenché cette Courbe du Temps, ce basculement, cette radicale transformation, entraînant cette double vue, vision nouvelle. J'ai laissé ainsi mon corps dériver, tourner en rond dans la nuit en évitant les flammes. J'étais seul, au centre de la ville, accompagné par ce doux vent du sud qui avait lissé sa lecture des haïkus au bord du fleuve et sous les arbres. J'ai fait escale devant la Synagogue et me sont alors revenues ces quatre strophes du Tao-tö King : Il émousse leurs tranchants, il dénoue leurs écheveaux, il fusionne leurs lumières, il unifie leurs poussières, une autre phrase m'est venue, directement de la pierre à la mémoire, comme un éclair : J'ai embrassé l'aube d'été, et mes bras à leur tour ont embrassé l'espace dans un mouvement lent et croisé, comme celui que dessine Miryam, prénom porte bonheur, qui accompagnait ma lecture joyeuse.
Il s’est assis à son bureau, non sans avoir fait pivoter la phrase et son dessin, placée aux côtés de la photo de l’écrivain qui veillait sur son travail, chemise blanche au col cassé, cravate mauve, veste et gilet chinés, cheveux tirés en arrière et regard lointain dit-on, mais que ne dit-on de lui ? Il a ouvert le cahier et tout repris au commencement, au commencement était la phrase, les phrases, elles s’ouvraient à son regard, alors il a lu, lu à voix haute les phrases pour savoir si cela chantait et dansait comme il le souhaitait.
« Parfois, une seule prière suffit pour tout éclairer, tout révéler, et faire naître mille fictions. A Madrid, avant la corrida, je fais escale à la chapelle des toreros. Silence absolu. Sainte Véronique, ma vierge en bois d’olivier me sourit. Je suis le seul à la nommer ainsi, elle m'invite à méditer. A me nourrir du silence et des résonances secrètes de la chapelle. Elle vient de très loin ma vierge, de cet espace abrupt à l’ouest, de cette langue de fleurs et de pierres, là où la mer a peur de la terre. Je remonte le temps qu’il me reste à vivre, quelques minutes, un jour, des mois, des années, toute une éternité. Son absolue liberté en fait une sainte d’une autre nature, d’une autre portée musicale. Il lui suffit d’un battement de cil pour transformer en or ce que l’on imagine qu'elle porte de souffrance, ce que l'on croit connaître de sa douleur, des mots de désespoir que l’on veut lui faire dire, des vertus et des miracles qu’on lui attribue. Mais elle est d'une toute autre matière. Ses manières sont d’élégance, ses gestes un miroir où se reflètent mille vies secrètes. Ses mots des envolées de la mémoire. Ma vierge voue une belle fidélité aux anges des dérives. Elle m’appartient ici dans la chapelle des arènes, et j’imprime sur mon corps ses lumineuses nuances. Elle ignore le malheur et le désespoir, elle ne sait rien de la douleur. Elle est au centre de la vie, comme dans cette chapelle où des hommes de soie viennent lui parler, lui offrir ces instants de souffrance et de gloire, elle les écoute lui conter en silence leurs espoirs, elle les voit prier, les yeux clos, elle entend battre le muscle de la vie, elle écoute l'étrange musique que soulignent leurs lèvres. Elle les protège, ils le croient, elle n'en dit rien et cela leur suffit. Il est des silences qui valent mille clameurs. Elle m’accompagne dans le parc du Retiro, à Las Ventas, carrera de San Jeronimo, vers le sud aussi, sur les chemins de l’hôtel de La Gloria, à Malaga éclairée dans la danse flamenca de La Lupi, à Madrid dans la fumée de cigares du Café Pombo. A Barcelone, au bras de Maria, sur les toits face à la mer, sous la protection de Gaudy et sa Sagrada Familia, et elle rayonne de mille éclats de verre et d’azulejos, lorsque nous nous embrassons. Sur les plages océanes où se brisent des frégates atlantiques chargées de vins anciens, elle prend son envol et je la suis. A mes côtés, sur le port de Marseille, elle se souvient d’un inconnu aux allures d'aristocrate anglais débarqué d’un galion chargé d’or et de poésies, nourri de lourds parfums d’Orient. Sur les traces d’un comédien lumineux, elle imprime dans ses pas, les saveurs, et le savoir des sonnets de Shakespeare. Elle est incroyablement vivante, légère, vive. Ses yeux brillent d’explosions de mots et de couleurs, elle chante des coplas de la terre. Ces chants andalous qui enivrent les hommes et les rendent meilleurs. Cette vierge a les seins vifs, légèrement ambrés, le soir venu ils se jouent de transparences. Nous sommes souvent pris de fous rires lorsque nous nous regardons, lorsque nous nous écoutons, et qu’elle me parle des plaintes, des pleurs, des demandes éplorées, des offrandes, des doutes, des adorations, des génuflexions, des signes de croix, des cierges, de l’encens, de l’eau bénite, des prières, des lamentations qui montent vers son auréole cristalline. S’ils savaient, de quelle nature est cette sainte, s’ils devinaient ce qui l’anime, qu’elles sont ses fréquentations, ses rêves et ses manières, ils viendraient pour l’aimer, la caresser, lui parler, lui offrir des accords de bandonéon, des colliers de perles, des livres rares, et oublieraient à jamais leurs peurs et leurs ressentiments. Mes rires, mes lectures silencieuses, mes évocations esquissées lui conviennent, et j’ai appris à transformer la mienne dans nos frôlements. Nos rencontres sont permanentes et cela ne se voit pas. Ici, elles se nourrissent d’échanges de mots que nous frappons comme des balles de tennis, leur donnant de l’effet pour qu’ils nous étonnent, nous surprennent par leur étonnante trajectoire. Nous testons notre rapidité, notre agilité, nos réflexes et notre pensée. Nous pratiquons l’art de l’anticipation, de l’improvisation, du coupé croisé, de l’amorti raisonné, du lift enchanté. Nous attendons qu’ils nous fassent perdre pied, mais nous les reprenons à la volée, les projetons le plus loin possible et ils nous conduisent dans le territoire du croisement des regards, du face à face, de la séduction anticipée, du paradis retrouvé. Les montées au filet n’ont aucun secret pour nous. Nos rencontres se nourrissent de phrases, de frôlements et de pensées, d’aléatoires constructions chimériques s’échappent de nos lèvres. Nous inventons des fictions pour le seul plaisir de les faire naître, nous écrivons des livres que nous nous racontons, des histoires que nous dessinons, des poèmes que nous nous récitons, et nous projetons d'incroyables tableaux inversés à travers nos paupières de cristal. C’est finalement parce que je ne désespère de rien et qu’elle espère en tout, que nous nous ressemblons. Elle croit en moi, dans mes manières, mes façons de l’aborder, de la surprendre, de la séduire par les histoires que je suis en train d’inventer, elle m'admire pour mes adorations, mon silence, mes envolées lyriques, pour les mots que je recouvre de poudre d'or. Dans le reflet de ses lèvres je lis la Bible à l’envers et je fais des miracles. J’offre mon visage à son corps qui s’imprime dans mes mains et mes cuisses. Mes envies se lisent dans le drap de son regard. Son corps s’élève au diapason de mes mots, il vibre dans l’espace, il est une jouissance inédite. Ma vierge esquisse un sourire lorsqu’on parle de sa chasteté, de sa dévotion à l’apparition, à l’ange, à son Fils crucifié, du Père éternel de son enfant miraculeux, de leurs chairs mêlées, de leur sang, de leur gloire et de leurs évangiles soufflés aux oreilles de leurs disciples en mouvement permanent. Son corps, elle l’offre en musique, ange gardien de ses courbes, il épouse chacune de ses pensées. Son regard se joint à mes mouvements, en devient l’écho et le reflet. Ma vierge est un miroir vivant qui a longtemps réfléchi à ce qu’il reflète, à ce qui se joue dans cette éternelle profondeur de champ où l’on devine les traces de ses aventures, ses cortèges de rencontres, ses éphémères apparitions, ses gestes qui malmènent le diable et sa cour d’admirateurs souffrants. C’est une façon très étrange d’être au monde que la sienne, et je ne partage cette profondeur qu’avec ma sainte et la transmets à mes amoureuses… »
Les mots dansaient, et Matisse lui souriait. La question s’élevait dans la pièce enveloppée par le rayon de soleil. Il alluma une cigarette, se leva et laissa là les phrases. Il se dit, qu’à cet instant peut-être elle dansait elle aussi, il en sourit. Il souriait à ses croisements et la question posée sur son bureau tournait et retournait comme les volutes qui s’envolaient de sa cigarette.
En écrivant, j'ai pensé à mon corps retourné par l'envolée des mains de la danseuse Miryam, au bords du fleuve et sous les arbres, j'ai pensé qu'il s'agissait sûrement d'une résurrection, d'un passage du mort au vivant et du vivant au vivant, ce qui est amusant, me suis-je dit, c'est que c'est autour de cela, de cet état là, que je tourne dans le roman que j'étais en train d'écrire avant que la Courbe du Temps ne me fasse basculer, avant ma rencontre avec la danseuse du soir et du vent de la mer. Alors je me suis endormi, tout habillé sur le canapé rouge. Le rouge m'entourait, comme m'avait entouré le baiser rouge de la danseuse de la place.
Lorsque je me suis réveillé, le rouge du Temps m'observait, un rouge brillant, musical, comme la robe de Miryam, puis tout s'est mis à danser dans la chambre, les livres, les crayons, le bureau, la photo encadrée de Marcel Proust à Venise. Les livres s'ouvraient et se fermaient, comme si une main invisible s'amusait à en tourner les pages, pour peut-être leur donner le tournis. C'est peut-être aussi cela, lire, c'est donner le tournis aux phrases, c'est ce que je me suis dit. Des phrases se sont elles aussi envolées, toutes mélangées, je les ai vues, les unes sur les autres, se croisant et se décroisant comme les mains de la danseuse rouge.
J'ai lu et cela donnait :
... le saint souverain Jan-siang se tenait au centre du cercle autour duquel tout se parachevait ...
...j'hésite, il faut l'avouer, à faire ce saut, je crains de tomber dans l'inconnu sans limites....
... j'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse...
... o les longues rues amères autrefois et le temps où j'étais seul et un...
... une hirondelle a surgi, elle tournoyait dans l'affolement....
... je peux donc rêver qu'ils sont tous embarqués ensemble et réunis pour une soirée là-bas : Proust, Picasso, Céline, Matisse, Claudel, Morand, Giacometti, Artaud, Breton, Drieu, Aragon, Bataille...
... un livre où le narrateur évoquerait seulement les lieux où il s'est baigné...
... ses cheveux jouent avec la brise et paraissent vivre...
... hier, vers le soir, mon heure la plus silencieuse m'a parlé : tel est le nom de ma maîtresse terrible...
... à très vite mon amour, et porte toi le mieux du monde...
... c'est le jour où il ne convient pas que le salut soit inactif...
D'autres phrases n'étaient plus à ma portée, elles avaient traversé les murs, percé le plafond, ouvert une brèche dans le parquet, et j'étais entraîné moi aussi dans la danse, aspiré vers le plafond d'or, de gris et d'ocre, et c'est là que je me suis vu me regardant voler, entouré de phrases, de livres, de photos, de lettres d'amour, de plumes et de crayons, je me suis vu me voyant, comme j'avais vu quelques heures plutôt la danseuse des bords du fleuve et sous les arbres, alors je me suis dit une nouvelle fois, que la Courbe du Temps allait encore, j'en étais sûr, me réserver d'autres surprises et je me suis rendormi.
Il s’est souvenu qu’elle se moquait de la longueur de ses phrases. Le lisant, elle disait souvent, mais je rêve en éclatant de rire, il se souvient aussi, qu’elle lui avait dit qu’elle allait dynamiter sa bibliothèque, elle jouait et s’enjouait à le voir écrire, tout en lui tirant la langue, et quand elle s’asseyait sur le divan rouge et qu’il écrivait, qu’il lisait pour lui ce qu’il venait d’écrire, elle s’endormait, ainsi disait-elle, je vois mieux vos outrances (...)
à suivre
Philippe Chauché