samedi 25 avril 2020

Jamais la même vague de Frédéric Schiffter dans La Cause Littéraire



« La jubilation de surfer vient de la maîtrise durant quelques instants de la verticalité du corps sur une horizontalité ondoyante, écumante, rapide. Le surf est un rodéo debout. Il faut s’accrocher à l’air jusqu’à épuisement de la monture ».
 
Jamais la même vague est un roman ondoyant, écumant et vif, sorte de rodéo littéraire que livre Frédéric Schiffter avec ses personnages et les aventures romanesques et follement réelles, qui les saisissent, les renversent, les électrisent, et les tétanisent. Jamais la même vague est le roman de deux destinées qui vont se rencontrer, Alice et Boris, l’une va embrasser la vie d’un beau surfeur américain qu’aucune vague n’effraie, l’autre défendre un jeune délinquant néonazi impliqué dans la mort d’un jeune antifa lors d’une bagarre de rue entre deux bandes rivales de jeunes gens énervés, que tout oppose sauf, les poings et les insultes.
Les destinées comme les vagues ne se rencontrent jamais, sauf lorsque la tempête fait rage sur le littoral, et qu’elles sont tout aussi désorientées que les hommes qui les observent. Alice va subir l’assaut de violentes vagues de son amoureux devenu riche et un peu mafieux, la main lestée de plomb pour la frapper ; Boris, voir se transformer son client énervé à l’idéologie frelatée en un fervent lecteur du Coran, barbe et délires à l’appui, et voir disparaître un ami cher, qui a choisi de se perdre dans un désert de neige. Les destinées se croisent souvent quand les vents sont favorables, favorables à leurs humeurs et à leurs passions, Jamais la même vague surfe sur ces vents gracieux et parfois mauvais, avec finesse et brio. Tout vient du surf et tout y revient dans ce livre, le surf que le philosophe-écrivain pratique et admire (1). Le surf, cette vitalité romanesque qui enflamme les hommes et couronne les vagues.
 
« En face de lui, éclairée par la lueur de la lampe du salon, la bibliothèque étalait des romans achetés au fil des années. Il avait devant les yeux les chapitres de son existence. Il lui était difficile de dire combien il possédait d’ouvrages. Peu importait leur nombre. Il avait besoin de leur présence. Ils étaient de vieux amis ».
 
Frédéric Schiffter signe là son premier roman ; le philosophe sans qualités, comme il aime à se faire appeler, réussit un brillant livre d’époque, comme nous dirions de La Belle Epoque, de la fin des années 70 aux années 2000, où brille l’argent facile, les trafics en tout genre, les bagarres, les violences politiques et l’ivresse du sexe, entre la Californie, le Pays basque, et Paris. En admirateur de Michel Houellebecq (2), Frédéric Schiffter s’empare, lui aussi, de tous les travers de la société, de tous ses délires, ses croyances, de ses folies, sa violence sociale, ses rêves, ses perversions, et ses effondrements. Frédéric Schiffter croit dur comme fer au style classique, et affine son roman aux belles manières littéraires. Pour montrer le ridicule, il sait qu’il ne faut à aucun instant tomber dans le ridicule romanesque, pour saisir cette jeunesse étourdie par quelque idéologie mortifère ou telle abondance financière, il ne faut pas se faire procureur, mais romancier. Il sait que jamais la langue ne doit faiblir, se laisser aller, divaguer, chuter ; en tout instant, comme sur une planche de surf, elle doit être ferme et agile. Pour se saisir de l’amour, il faut être un écrivain amoureux. Frédéric Schiffter est un orfèvre qui compose un roman, comme Miles Davis composait Kind of Blue : tout y est parfait, finement orchestré, grandement arrangé, juste, bref, incisif, et si des réflexions philosophiques s’invitent, c’est toujours en mesure, sans la moindre dissonance – Ma mémoire me joue le mauvais tour d’être fidèle. Frédéric Schiffter a le talent d’un accordeur de piano, il donne à son roman une belle résonnance, une force lyrique et nostalgique, sans fausses notes. Il garde des époques qu’il évoque, la force du souvenir, la grâce agile du témoin curieux. Frédéric Schiffter, qui a la passion de philosopher pour lui-même à la manière de Montaigne, réussit ce passage très risqué qui conduit de l’essai à l’art du roman, où dans la confusion du monde, deux êtres se rencontrent et apprennent à s’aimer face à l’océan, d’où se détache l’ombre dansante d’un surfeur. La mort peut attendre, semble-t-il dire dans ses figures légères, nous l’avons tant de fois croisée.
 
Philippe Chauché
 
(1) Une vague ne se cache pas pour mourir. Elle aime disparaître sous le regard des hommes, Petite philosophie du surf, Frédéric Schiffter, Milan, 2005
(2) Houellebecq ne croit pas en l’humanité. Il a parfois pitié d’elle. L’exploitation est la seule réalité sociale et l’aliénation un concept vide, Dictionnaire chic de philosophie, Frédéric Schiffter, Ecriture, 2014.

http://www.lacauselitteraire.fr/jamais-la-meme-vague-frederic-schiffter-par-philippe-chauche

samedi 18 avril 2020

Joseph Mitchell dans La Cause Littéraire



« Dès qu’il arrive dans Fulton Street, le spectacle de ce pandémonium le revigore. Il rejette les épaules en arrière, renifle l’air salé et se frotte les mains. La puanteur de ces commerces de poisson n’a rien de désagréable. “Je vais vous révéler un secret très précieux, m’a-t-il dit un jour. L’odeur du marché aux poissons de Fulton Street vous guérira d’un rhume en vingt minutes. Aucun de ceux qui travaillent dans le marché n’attrape jamais de rhume. Ils ne savent tout simplement pas ce que c’est” » (Old M. Flood).
Joseph Mitchell n’est pas un chroniqueur comme un autre, il a une manière unique de saisir et de se saisir de situations, de dessiner des portraits d’hommes et de femmes croisés, dans la rue, les restaurants, les bars, les marchés (aux poissons), et de les transformer en personnages de roman par l’art du style. Joseph Mitchell saisit sur le vif ce qu’il voit, et le transforme en épopée urbaine foisonnante, entre 1944 et 1946. Old M. Flood possède cette puissance évocatrice, cette haute valeur littéraire qui rend ce récit étourdissant.
On y mange du poisson et des huîtres – « La première qu’il ouvre, tu la prends et tu la sens, comme tu ferais pour une rose, ou un verre de brandy » –, on accompagne, on suit à la trace M. Flood sur le marché aux poissons dans Fulton Street, sur les quais pour assister au déchargement des chalutiers, des senneurs, des coquilliers, il a des manières de capitaine au long cours, de vieux savant des mers, d’encyclopédiste des huîtres et des poissons : « …pose des tas de questions, fouille les tonneaux du regard, y prend, pour l’admirer, ici un bar rayé ou là un rouget, et passe d’une stalle à l’autre l’oreille toujours tendue pour ne rien perdre de ce qui se dit dans le marché ». Le chroniqueur du New Yorker possède non seulement une vue exceptionnelle, l’œil vif d’une mouette, il aurait pu être photographe de l’Amérique, mais il possède également l’oreille affutée d’un sondeur. Il enregistre bruits et conservations, échanges, rires et coups de colère, dans un mouvement permanent. Ces récits sont habités d’une rare vivacité, celle de M. Flood, aux mille vies (1), de ses amis, tous promis à court terme à la disparition, même si M. Flood n’est guère pressé, il a tant de matinées à passer auprès des pêcheurs et de ses mouettes boiteuses.
« Il y a deux Sudistes parmi les clients. L’un vient d’un Etat qui fait sécession tous les quinze jours avec une grande régularité ; il s’exprime souvent avec l’accent très recherché de la bonne société sudiste de manière à ce qu’on ne manque jamais de lui demander : “Vous venez du Sud ?”. Il a peur de s’aventurer au-dehors après la tombée de la nuit à cause de tous ces Nordistes qui traînent dans les rues, et porte toujours sur lui un sifflet qu’il a chipé un soir à un agent de police ivre » (Arrêtez de me casser les oreilles).


Arrêtez de me casser les oreilles est un recueil de portraits et d’articles publiés à l’origine en 1938, des écrits de jeunesse de Joseph Mitchell, immergé dans l’audience d’un procès, dans des théâtres de Vaudeville, où il grave des esquisses de strip-teaseuses, et d’un fabriquant d’éventails pour danseuses, et inventeur de danses – « Tel un matador qui répète une nouvelle passe avec sa cape, M. Sittenberg accorde à la manière dont les danseuses manient ses éventails la même attention qu’un vieux professeur un peu grognon » –, de pasteurs, de rabbins, d’un homme d’affaires qui se fait appeler Father Divine ou plus simplement Dieu, ou encore d’un agent de catcheurs, et d’une comtesse qui boxe : « Elle a une belle voix de soprano. Quand elle est fatiguée de taper dans les sacs de sable, elle entonne quelques airs de Carmen… “Je suis une vraie boule de feu” m’a dit la comtesse en confidence». Ses portraits sont vifs, ses descriptions précises, son style enflammé, ce sont de courtes histoires qu’il nous conte, des instantanés d’Amérique, à la manière d’un photographe qui à mesure qu’apparaissent ses images, en invente d’autres. Son écriture est un révélateur de ce qu’il voit, et de ce qu’il entend, de ce qui se déroule sous ses yeux – « Le grand gaillard italo-américain n’avait qu’un seul bras ; un éclat d’obus lui avait arraché l’autre à hauteur de l’épaule lors de la bataille de l’Argonne». C’est un écrivain au travail, un portraitiste affairé sur le motif. Un journaliste sans fard, sans maniérisme, qui fait sien le réel, et le transmute en brillants éclats romanesques.
Philippe Chauché
(1) « M. Flood n’est pas quelqu’un de précis mais un composite de plusieurs hommes d’un certain âge qui travaillent ou passent du temps au marché aux poissons de Fulton Street ». Note de Joseph Mitchell à l’édition en 1948 des trois chroniques consacrées à M. Flood, Postface de Thomas Kunkel : M. Mitchell et M. Flood. Auteur de L’Hommes aux Portraits. Une vie de Joseph Mitchell, Editions du sous-sol, 2020.

https://www.lacauselitteraire.fr/old-m-flood-un-recit-joseph-mitchell-et-arretez-de-me-casser-les-oreilles-un-recueil-des-recits-joseph-mitchell-par-philippe-chauche




dimanche 12 avril 2020

Colette Fellous dans La Cause Littéraire





« Je dis tour à tour Kyoto, Japon, Kyoto song, mais ce n’est jamais le mot juste, je sais seulement que cet endroit du monde est pour moi à la fois le pays réel et le pays mental, qu’il est très fragile et qu’il pourrait d’une seconde à l’autre disparaître, comme tant d’autres choses ».
 
Kyoto song est le récit inspiré d’un voyage à Kyoto de l’écrivain et de sa petite fille Lisa, âgée de dix ans, curieuse, joyeuse, et attentive : « j’ai envie d’être encore une enfant pour voir le Japon ». Un voyage odorant comme des fleurs des cerisiers, vibrant au rythme des haïkus de Bashô : « Dans le chant de la cigale, rien ne dit qu’elle est près de sa fin ». Un voyage placé sous très haute protection littéraire, Paul Claudel, Roland Barthes, Sōseki ; et cinématographique, Yasujirô Ozu : « (C’est que) tous ses films n’en forment qu’un, ils sont le grand roman qu’il n’a pas écrit, mais filmé ». La voix unique de Colette Fellous vibre à chaque page de Kyoto song, comme elle vibrait lorsqu’elle proposait ses Carnets nomades sur France Culture.
 
Ce livre est un carnet nomade, qui fait se rencontrer le Japon, ses passions, mais aussi son enfance, les douleurs, les pertes, et l’affront absolu, la barbarie d’un viol. Colette Fellous a une voix et donc un style. La petite Lisa a elle aussi une voix et du style, le style de l’enfance heureuse et perméable au monde et à ses découvertes. La voix stylée d’un écrivain, précise, qui vibre comme ces fleurs de cerisiers, et le souvenir de son grand-père, une autre voix de l’enfance, illumine son récit, le protège. Les souvenirs sont les fleurs du printemps précoce (1) de Kyoto song.
 
« Ce livre dont je ne connaîtrai jusqu’au bout que le frémissement car je le voudrais inachevé, irrégulier, poreux, grand ouvert sur le large, le voici qui court entre mes mains, je l’attrape, il se perd, revient, me fait signe, se cache, me tend les bras puis disparaît. Il ressemble à cette brise du matin sur les feuilles d’érable ».
 
Kyoto song est le récit de l’enfance retrouvée, touché par une belle exigence romanesque – « J’ai relevé le store de bambou lentement, j’ai entrouvert la fenêtre, à peine à peine, et j’ai regardé. C’était un samedi matin, je ne voulais pas déranger le paysage, juste regarder ». Ce livre vibre aussi d’heureux instants partagés, de moments où l’écrivain transmet son savoureux savoir à sa petite fille qui virevolte sous ses yeux. Le livre de l’enfance voyageuse de Lisa, du Japon silencieusement traumatisé par les séismes, et le Tsunami qui l’a retourné. Un livre gracieux et habité par d’heureux fantômes qui s’y sentent chez eux, écrivains et poètes – « J’ai laissé cette toute petite chose / que l’on appelle moi / et je suis devenu le monde immense ». Un livre où Lisa collecte les mots qu’elle découvre, et les note dans son carnet de voyage. Des mots qui révèleront ces instants offerts, ces rencontres, ces découvertes, ces visions du Japon. Comme dans la collection qu’elle dirige au Mercure de France, Kyoto song dévoile des Traits et Portraits du Japon, de son nouveau pays natal, mais aussi de son histoire, de ses joies, de ses illuminations, de ses douleurs, de la Renaissance annoncée, des Traits et Portraits habités par un sentiment absolu de l’écriture (2).

Philippe Chauché


(1) Printemps précoce est le nom d’un film de Yasujirô Ozu sorti en 1956.
(2) « J’ai de l’écriture un sentiment absolu », Roland Barthes

https://www.lacauselitteraire.fr/kyoto-song-colette-fellous-par-philippe-chauche

dimanche 5 avril 2020

Kafka dans La Cause Littéraire



« Ma consolation est – et je vais me coucher avec elle – que je n’ai pas écrit depuis si longtemps, que donc ce fait de l’écriture ne peut pas entrer en compte pour évaluer ma situation actuelle, mais que cela devrait quand même, avec un peu de force virile, pouvoir s’arranger au moins provisoirement » (2 octobre 1911, Premier cahier).
 
Pour la première fois un éditeur audacieux propose la traduction intégrale des 12 cahiers qui constituent ces Journaux, écrits par Franz Kafka de 1910 à 1922. Un gros livre de plus de 800 pages, achevé d’imprimer le 17 décembre 2019, jour de la mort de Günther Anders (le 17 décembre 1992 à Vienne, auteur notamment de Kafka pour et contre, Circé, 1990), sur les presses de l’imprimerie Smilkov en Bulgarie. L’écrivain tient un journal, pour lui-même (comme pour ses autres écrits, il avait demandé à Max Brod de les détruire), journal de ce qu’il vit, ressent, rêve, voit – « Forte ondée. Mets-toi en face de la pluie, laisse les rayons d’acier te pénétrer, glisse-toi dans l’eau qui veut t’emporter, mais reste quand même, attends ainsi debout le soleil qui surgit soudainement et sans fin » –, de ce qu’il imagine.
 
 
Kafka - 1922
 
Le réel et la fiction s’y mêlent à merveille, des esquisses romanesques en devenir se dessinent, d’autres s’y déploient – « La terrible tension et la joie, au fur et à mesure que l’histoire se déployait devant moi, c’était comme si je fendais les eaux » (Le Verdict). C’est un journal sous très haute tension, les rêves le troublent, son corps ne cesse de le tourmenter, et souvent le sommeil s’efface, comme s’efface parfois l’attention et les intentions qu’il porte à son Journal, son traducteur note de très fortes disparités quant à la fréquence et à la longueur des notations. Franz Kafka a 27 ans en 1910, il lit Dickens, Strinberg – « L’après-midi parc Chotek, lu Strinberg, qui me nourrit » – et les Journaux de Goethe – « Une pensée de paysage tranquille et réglée s’installe » –, Kafka plus tard : « Insécurité, sécheresse, calme, tout va y passer ». Il fréquente le cabaret Lucerna, le café Savoy, et le bordel Suha, la synagogue Alt-Neu pour la lecture de la Mischna – « Beaucoup d’intérêt pour certaines questions controversées » –, se promène avec sa sœur, rien ne lui échappe, les colères de son père, ses voisines, la rue, les cris, le ciel, il travaille le matin au bureau (Office de protection contre les accidents de travail du Royaume de Bohème), dont il veut se libérer, et parfois, s’absente, pour se mettre à l’écriture d’un roman. Il dort mal, souffre de migraines, de lassitude, il doute, renonce un temps, mais il écrit, il se doit d’écrire. Parfois une ou deux phrases, précises, nettes, éclairantes – « je tire les mots comme s’ils venaient de l’air vide ». Ce journal est celui, et il le note dans le cinquième cahier, des transformations, des preuves aujourd’hui insupportables de ce qu’on a vécu. Ce Journal est un sismographe qui mesure chaque tremblement de l’état de santé, des pensées, des rêves de l’écrivain de l’Altstädter Ring de Prague.
 
« Aujourd’hui je n’ose même pas me faire de reproches. Les crier dans ces jours vides cela ferait un écho affreux » (22 décembre 1910, Deuxième cahier).
« Réveillé par un froid matin d’automne avec une lumière jaunâtre. Forcer son chemin à travers la fenêtre presque fermée et planer encore devant les vitres avant de tomber, les bras étendus le ventre bombé les jambes repliées vers l’arrière comme les figures de proue des navires d’autrefois » (Troisième cahier).
 
Ces Journaux peuvent se lire comme l’on déambule dans une ville sans se fixer de chemin précis, à la manière des « dérives » situationnistes. On y entre et l’on en sort, on se saisit de notations, de remarques, d’impressions, des éclats décousus (1), qui ne peuvent que nous entraîner dans la lecture ou à la relecture des romans de Franz Kafka qui hantent ces JournauxLe Verdict, mais aussi le ProcèsLa Colonie pénitentiaire, s’écrivent là sous nos yeux, non sans doutes, sans hésitations, sans renoncements : « Je suis à l’ultime frontière, devant laquelle je vais peut-être devoir rester assis pendant des années, pour pouvoir peut-être ensuite recommencer une nouvelle histoire qui restera de nouveau inachevée » (Deuxième cahier des Liasses). Ces Journaux eux aussi semblent parfois inachevés, flottants, hésitants, à deux phrases de la rupture, c’est aussi cela qui les rend passionnants, indispensables, à qui veut s’immerger dans l’âme et le corps de Kafka, mais aussi dans son style, ses styles, dans cet art tremblant, qui en fait une exception, une heureuse et passionnante exception littéraire.
 
 
 
 
« Ses romans, c’est la fusion sans faille du rêve et du réel. A la fois le regard le plus lucide posé sur le monde moderne et l’imaginaire le plus déchaîné. Kafka, c’est tout d’abord une immense révolution esthétique. Un miracle artistique » (Milan Kundera, L’art du roman, Gallimard, coll. Folio).
 
Philippe Chauché