mercredi 13 juin 2012

De la Beauté en Art 3

Alexandre Hollan

" La nuit, caresse les seins de la jolie et baise tout le jour les lèvres de la belle ! " (1)

Nous y sommes, pense-t-il, au centre même de la Beauté en Art, elle passe par là, par le corps, certains corps d'évidence, des corps artistiques et contradictoires, et la nature dans ses fulgurances troublantes, les corps et la nature ne cessent de traverser l'art, l'art est sans cesse traversé par les corps et la nature, les siècles n'y changent rien, les temps assoupis ou troublés n'y peuvent rien, ils sont là, elle est là, et c'est toujours une bonne nouvelle, bonne nouvelle qui vous saisit chez quelques peintres vifs et vivants, Hollan, Manet, Monet, Matisse, Cézanne, pour ne citer qu'eux, ce qu'ils savent des corps et de la nature, ce qu'ils entendent, voient, sentent, devinent, oublient, se voit et s'entend, vous traverse dans tous les sens, comme un corps en mouvement, les peintres de la Beauté ne cessent de bouger, même dans une absolue immobilité.




" Manet seul... Manet entre, suivi de sa famille et de quelques amis... Manet, les fleurs... l'art, l'intelligence poétique de Manet... Manet en son temps... Manet... les fleurs du temple... le grand coeur de Manet : " Je vous écris dans mon jardin... " - " Je ne vous écrirai plus, vous ne répondrez jamais ", et encore, toujours Mlle Isabelle Lemonnier, en d'une tête d'une lettre qu'il illustre d'un bouton de rose : " Décidément, ou vous êtes bien occupée, ou vous êtes bien méchante. Cependant on n'a pas le courage de vous en vouloir " ... La liberté de Manet ( la rose est sans pourquoi ).
Manet et les fleurs... ou, d'un sentiment que j'ai récemment éprouvé... " Se sentir gaspillé en son humanité ( et non plus seulement en son individu ) de la même manière que nous voyons la nature gaspiller ses fleurs une à une... c'est un sentiment qui passe tous les sentiments. - Mais qui en est capable ? Seul un poète à coup sûr : et les poètes savent toujours se consoler. " (2)






à suivre

Philippe Chauché

(1) Ta part légitime / Moïse Ibn Ezra / Poésie hébraïque / traduc. Frans de Haes / L'Infini / Gallimard / 1981
(2) Le savoir vivre / Marcelin Pleynet / L'Infini / Gallimard / 2006

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laissez un commentaire