samedi 25 juillet 2015

En attendant Le Mois d'Août et La Cause Littéraire


« Dura lex, sed lex : Dur à cuire, laisse en cuir »
« Modus vivendi : Dieu est vivant, mais motus ! »
« In extenso : Dedans ou dehors, tu en tiens une couche »
« Ad vitam aeternam : Evite de t’éterniser »

Pages rosses,  refait de la langue. Faire et refaire c’est toujours inventer, surtout ce qui saute aux yeux. L’écrivain n’a peut-être, au bout du stylo, d’autre occupation. Lorsqu’ils s’y mettent à trois, le temps s’éclaircit, les verbes s’affranchissent, et les mots se laissent aller à de nouvelles aventures curieuses et  coquines, ils flirtent avec l’argot des légionnaires, jouent aux dès avec la langue, et du hasard vient un livre.


 
 
" Sur un banc de bois, un noble vieillard habillé de noir étire son jeune âge... Vibrante sculpture du Sud, d'argile et d'ocre sèche... Regard d'esthète nimbé de volutes espiègles. Ses rides du visage, à la Giacometti, sont labourées du couteau de l'art... Je le salue, il me répond d'un signe de la tête. "

Le Goût du divin chemine aux côtés de musiciens, de peintres, d’écrivains vivants, qu’ils n’aient plus directement donné signe de vie ne change rien à l’affaire. Ils sont là, et bien là : Bach - il gagne encore sur la mort en offrant son ouïe au Dieu du Temps - Voltaire, De Maistre, Faulkner, mais aussi Dante, Pascal, ils prouvent à chaque phrase l'existence réelle de leur bon plaisir littéraire. Ils ont le bon goût d'avoir du style  – ce nectar de la pensée -, et ce bon goût, ce plaisir n'est pas étranger à ce qu'il se joue à Rome ou à Venise, là où l'art sacré flamboie toujours, loin, fort loin de la Réforme. Le Goût du divin est un roman d'une nouvelle Contre-Réforme. 

" Les fleurs de sakura sont là, le miracle a commencé, il va encore continuer et s'intensifier, les fleurs vont peu à peu s'ouvrir, elles seront de plus en plus vastes, et les lourde branches de plus en plus blanches."

Ecrire, c’est aussi être au centre tellurique de la vie que l’on écrit, que l’on décrit, de la nature en mouvement permanent, pour s’en faire une seconde peau, sans de départir de la sienne propre. Cette peau, c’est le style, Marc Pautrel s’inspire d’Ozu, inspire et aspire Ozu. Mêmes silences, même goût de la précision, du juste mot à sa juste place. Du cinéma à la littérature, il n'y a parfois qu'une pluie de perles.

Philippe Chauché

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