Cette fresque a donc échappé au désastre, à la furie de la lave, à la guerre, à la fronde, cette petite reproduction nous en dit plus sur le temps aimé, que beaucoup de discours, il faut s'y plonger comme dans une fontaine de jouvence, ajoute-t-il, ces deux femmes là, ont, si je puis dire la nudité au bout des lèvres, l'échappée belle du temps se lit dans la courbe dansante de leur seins et de leurs fesses, quelques policiers de la pensée, s'en offusqueront, y voyant, diront-ils, une nouvelle illustration, de la domination de l'homme sur la femme, ou quelque autre foutaise, fort à la mode en ces temps frileux, dévots, policés, nihilistes, et sans saveur, il y a dans ces corps suspendus tout un savoir de la saveur, une douce façon de s'offrir à la caresse du temps, une liberté du mouvement, sans crise, sans peur, sans doute, gardons cher ami, nos doutes pour nous, offrons à ces déesses ressuscitées, nos corps et nos mots, offrons leur quelques douces jouissances de soies sauvages, des vins merveilleux, doux et généreux, des musiques libres et pétillantes, des envolées de mots, comme ces coupes de champagne, que nous goûtons ici, dans ce café de la conspiration permanente, dit-il, en portant à ses lèvres cette liberté de raisin béni et enjoué.
" Douce est la brise au printemps
caressant la joue des roses,
Doux un visage charmant
dans les fleurs fraîches écloses.
D'hier qu'est-ce que tu me chantes ?
Tu m'attristes, tu m'ennuies :
Goûtons ce bel aujourd'hui,
car douce est l'heure présente. (1)
à suivre
Philippe Chauché
(1) Cent un quatrains / Omar Khayyâm / traduct. Gilbert Lazard / Éditions Hermes
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