samedi 21 avril 2012

Vocare

Photo Günter Rössler


" Il y a pour tout un moment
et un temps pour toute chose sous les cieux :
temps pour enfanter et temps pour mourir ;
temps pour planter et temps pour arracher le plant ;
temps pour tuer et temps pour guérir ;
temps pour abattre et temps pour bâtir ;
temps pour pleurer et temps pour rire ;
temps pour se lamenter et temps de danser ;
temps pour jeter des pierres et temps d'amasser des pierres ;
temps pour embrasser et temps pour s'abstenir d'embrasser ;
temps pour chercher et temps pour perdre ;
temps pour garder et temps pour jeter ;
temps pour déchirer et temps pour coudre ;
temps pour se taire et temps pour parler ;
temps pour aimer et temps pour haïr ;
temps de guerre et temps de paix. " (1)

En bon philosophe de l'absurde, l'Ecclésiaste nous dresse le palindrome de notre vie, note-t-il, il découle du moment  - de la situation dirait Gracian - commence et recommence sans autre surprise que celle de relire à l'envers, ce que l'on a vécu à l'endroit, et inversement, ajoute-t-il, point de raison d'améliorer ce mouvement et nos manières de nous en saisir, il est là, et c'est ainsi, il est un temps, et rien d'autre.

" Si les humains ne voient pas que " ce qui est arrivé arrivera encore ", c'est parce que ce qui vient juste d'apparaître n'est pas assez vieux pour se révéler n'être qu'une redite. L'homme de foi crédite Dieu d'un talent d'improvisateur. En proie à l'ennui, l'Ecclésiaste ne Lui reconnaît que le génie de la rengaine. " (2)

à suivre

Philippe Chauché

(1) L'Ecclésiaste / La Bible / L'ancien testament / traduc. Antoine Guillaumont / Bibliothèque de la Pléiade / Gallimard / 1959
(2) Le prophète de l'à-quoi-bon / Frédéric Schiffter / Philosophie Magazine / Avril 2012

5 commentaires:

  1. L'Eclésiaste décrit les séquences comme périphériques d'un homme agi. Ce faisant il place le sujet dans cet éternel et immuable schéma de docilité.

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  2. (( doublon "vient" ; unE redite ; ennui (sans 'e') ))

    En ce qui concerne la citation de M. Schiffter, c'est là une vision à court terme, il y a deux cent mille ans l'Homme n'était pas celui d'aujourd'hui, et dans deux cent mille ans, il ne sera pas celui d'aujourd'hui.

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    1. Ce qui vient (au sens de ce qui arrive), en lisant rapidement j ai fait la même mauvaise lecture, maitre Capellovici)

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  3. Cri de la vallée22 avril 2012 à 07:05

    CHAUCHÉ IL A MIS LES MOUFLES !

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  4. Remarques :

    Anonyme : croire que l'homme agit sur sa destinée, c'est penser qu'il peut en changer le cours, hors, la seule qui s'annonce c'est sa destruction, il lui reste alors " à faire avec " les instants et les situations, et ne jamais, écrit-il, oublier d'en sourire.
    Cédric : l'homme ne change ce sont les situations qui se voient sur un autre ciel.

    Bien à vous

    Philippe Chauché

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