vendredi 4 octobre 2013

Une Plaisanterie



Ce tout petit roman est une plaisanterie, un badinage social et sexuel, ce qui ne peut que nous réjouir en ces temps où la boursouflure romanesque s'impose et en impose.
Théâtre des opérations : Rome et Paris, une actrice pornographique reconvertie dans la défense du christianisme, un journaliste un rien truqueur et charmeur, un mari dans le placard qui se remet par miracle d'un traumatisme crânien, une femme qui trompe son amant,  quelques secrets qui pourraient faire beaucoup de bruit dans le crâne de  quelques militaires et politiques français s'ils sont divulgués, en somme des plaisanteries !
David di Nota est une sorte de maître chantre littéraire, qui fait en chanter son petit roman - précis et ciselé comme une partition de bel canto - et son lecteur amusé.

" Bien que sa dernière fellation fût encore dans toutes les mémoires, chacun se mit à parler d'elle avec déférence, comme si la vie n'était qu'une suite de politesses et que nous nous étions tous donné rendez-vous au Jésus Christ Country Club. "

" Même affublé d'un sac isotherme dans lequel ma mère avait entreposé mes slips, même ennuyé par le constant dédain affiché par mon père envers la profession que je m'étais choisie, la joie de marcher dans Paris l'emportait sur le reste. Comme la ville était belle ! Comme je comprenais Balzac ! "

" - Comment se fait-il que vous n'ayez rien écrit sur le Darfour ? a-t-elle insisté.
- J'aime bien réaliser des interviews, mais je n'aime pas la suite.
- C'est-à-dire ?
- Je n'aime pas monter au créneau.
- Quel mal y aurait-il à monter au créneau, si la cause le mérite ?
- Je me méfie des débats.
- Mais les débats font partie de la vie, non ?
Pensez à Albert Camus. Que deviendrait l'humanisme sans la possibilité de combattre ?
- On voit que vous n'êtes jamais tombée entre les griffes des humanistes. Les hommes de bonne volonté son effrayants. Ils peuvent vous détruire en un rien de temps.
Elle a trouvé ça drôle. "

" - Quelque chose ne va pas ?  m'a-t-elle demandé.
J'ai planté mon coude dans les draps.
- Écoute, ça te dérange si on cache ces revues ?
- Quelles revues ?
- Les revues de ton association.
J'ai désigné un numéro spécial consacré à la vivisection animale. "

à suivre

Philippe Chauché

2 commentaires:

  1. Très joli titre ! :-)

    ( Cher Philippe, vous me connaissez, je ne vais pas déroger à la tradition : un petit 't' manque à cette phrase : "...de bonne volonté son effrayants..." ;-) )

    Au plaisir.

    RépondreSupprimer
  2. Cher Cédric,

    Qui n'a rêvé de meilleur lecteur que vous.

    Bien vous, sous un soleil plaisant.

    Philippe Chauché

    RépondreSupprimer

Laissez un commentaire