mercredi 9 décembre 2009

Le Paradis de la Vie (4)



" Qui une fois, Lisi, a su vous regarder
Et qui est parvenu à vous connaître,
Mérite de pouvoir vivre sans vous voir,
Et de ne pas mourir s'il a su vous aimer.

Il n'a pas su vous voir, ni ne saura vous estimer
Qui d'avantage désire voir ces étoiles ;
Et qui vous vit une fois, ose vous offenser
S'il essaye encore de vous contempler.

Ces feux d'amour, riches et avares,
Ou bien ceux du ciel n'en sont que des flammèches,
De moindre ardeur, même si moins rares,

Ou Nature réunit dans vos yeux
Les étoiles, ou vos lumières claires elle répandit
Dans le ciel pour les créer. " (1)

Qui une fois vous a aimé,
Peut embrasser le Paradis - et disparaître sur l'Instant.
Qui une fois vous a vu,
Peut se glisser dans le mouvement du Temps - et s'en détacher.
Qui une fois vous a perdu,
Doit écrire - " il cherchait l'Or du Temps ".

Disparition du corps :
" Il tourne dans la nuit
Et se laisse consumer par les flammes ".
Naissance d'un regard :
Il embrasse le verbe du silence.

" Ai tant amat de viure
dins lis augas alabras
de ta planeta
quora ta pèu bluia
que de la mar s'enauçava
me subrondava d'una brefonià
de desirs

Ame tant de viure
de tu " (2)

" J'ai tant aimé vivre
dans le plancton vorace
de ta destinée
quand ta peau bleue
surgissant de la mer
me submergeait d'une tempête
de désirs

J'aime tant vivre
de toi " (2)

à suivre

Philippe Chauché

(1) Sonnets amoureux / Francisco de Quevedo / traduct. Frédéric Magne / La Délirante
(2) Saume dins lou vént / Psaume dans le vent / Serge Bec / la cardère

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