dimanche 17 octobre 2010

Vue Imprenable sur le Temps (14)



à S.

Ne jamais rien lâcher sur rien et encore moins sur le Temps.

Ne jamais rien abandonner à la pensée dominante, aux délires viciés qui dominent et font perdre la tête aux humanoïdes.

Ne jamais s'abandonner aux raisons et aux déraisons, être simplement sur l'Instant dans l'accord de ce temps là, tout le reste n'est que " chichis et blablas " comme l'écrivait un philosophe amateur de surf et de champagne.

Ne jamais rien offrir à celles et ceux qui ne le méritent pas.

Ne jamais se laisser enfermer dans la mécanique des corps corrompus.

Choisir, magnifique résistance, de s'attarder dans son regard bleu Matisse.

Miser sur le mouvement invisible de sa peau, le reste n'a pas d'importance, " fumigènes et insultes ".

Jouer avec les écarts des mots, et les éblouissements d'un corps.

Les mots, les corps, tout un roman : entendre avec son ventre, voir avec ses mains, toucher avec ses oreilles, chanter avec ses yeux, écrire avec son sexe, le reste importe peu, écrit-il dans cet espace de privilèges.

" LES DEMOISELLES D'AVIGNON.
Quel tableau... Comme c'est risqué, frappé ; comme c'est beau... Comme il fallait en vouloir pour faire ça, avoir envie de tout défoncer, de passer une bonne fois à travers le miroir et le grand mensonge... A travers tous les " il était une fois "... Comme il fallait être seul, séparé de tout, et en même temps sûr de sa force, de l'explosion imminente du fatras de la croûte antérieure, précieuse, annulée... Surface idéalisée, falsifiée, frivole, couche épaisse de projections molles, de sperme vent fois moisi, de psychismes usés, de clichés... Toute la cocotterie et la pruderie du XIX° siècle, les ombrelles, les robes à volants, les intérieurs protégés... Comme il fallait parier sur son expérience de jeunesse ( il y a vingt-six ans ), sur la joie de la prostitution gratuite pour soi seul, pour celui-là seul, l'élu, le protégé des dames... " (1)

Il se souvient avoir un peu connu cette ville et certains de ses quartiers aux " dangers permanents ", il n'en tire aucune gloire, seulement quelques parfums.

à suivre

Philippe Chauché

(1) Femmes / Philippe Sollers / Gallimard

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laissez un commentaire