samedi 20 décembre 2008



" Paris, dimanche 31 octobre

Dans quoi vivons-nous ?

Information, presse, télévision, médias... les choses suivent logiquement leur cours dans la confusion, les débats acharnés, et de force, du fond d'un enfer qui n'aspire qu'à s'enfoncer. Bref, pour les amis du crime, et leur suite vicieuse et servile, il ne se passe rien. Rien ne se passe que le temps qui passe.

Alors que l'Instant est une chambre d'écho.

Le Huainan zi dit : " On ne rectifie la multitude que par le peu. " (1)

Tout est là : vivre dans cet Instant, écho du temps, où se livrent ce que l'on appelle communément, le temps passé, présent, et futur, à chaque note cela se vérifie chez Mozart, écoutez sa Symphonie N° 29, KV 201 en la majeur (2), céleste mouvement des cordes, éblouissement des vents, chambre d'écho de la musique que les amis du crime ne peuvent entendre ! Entendent-ils d'ailleurs quelque chose ? Savent-ils écouter et entendre ? Peuvent-ils se taire un instant ? J'en doute !
Le temps nous appartient, alors que l'on veut nous faire croire le contraire, le temps nous délivre de la destruction organisée des corps, le temps nous préserve de la maladie de la mort régnante. Reste à en faire l'expérience, reste à tenter l'aventure, elle n'est pas sans risque, il faut en convenir, l'expérience de cette immersion dans l'Instant. Il faut mettre en musique, comme chez Mozart, ses particules, ses muscles, ses veines, et son coeur, ainsi éclairé le corps entier s'élève.

Regards, sourires, enivrement de l'être, éclats de mots qui se dessinent sous les étoiles.

N. toujours aussi lumineuse, enivrante, A. dans l'écoute absolue, dans l'éblouissement. L'Instant n'est jamais compté, le croire c'est définitivement renoncer à l'aventure, donc à la poésie, nous le traversons, et nourrissons nos regards des élévations de l'autre.
Il n'est finalement pas surprenant qu'elles fussent, l'une et l'autre, musiciennes. Sans la fréquentation de musiciennes, la vie serait une erreur. Qui peut sérieusement en douter ?

" Un coup de ton doigt sur le tambour décharge tous
les sons et commence la nouvelle harmonie.

Un pas de toi, c'est la levée des nouveaux hommes et leur en-marche.

Ta tête se détourne : le nouvel amour ! Ta tête se retourne, - le nouvel amour !

" Change nos lots, crible les fléaux, à commencer par le temps ", te chantent ces enfants. " Élève n'importe où la substance de nos fortunes et de nos voeux " on t'en prie.

Arrivée de toujours, qui t'en iras partout. " (3)


à suivre

Philippe Chauché


(1) Le savoir-vivre / Marcelin Pleynet / L'Infini / Gallimard
(2) Mozart / Symphonies N° 29 / Concertos pour violon N° 2 et 3 / Anima Eterna / Direction : Jos Van Immerseel / Violon : Midori Seiler / Zig Zag Territoires
(3) Arthur Rimbaud / A une raison / Illuminations / Bibliothèque de la Pléiade / Gallimard

2 commentaires:

  1. Instant pendant lequel l'espace-temps disparait.

    Bâbord-Tribord,
    Peu importe : une Batterie,
    Des baguettes de magie,
    Pour des coups déchargés
    Et des notes laissées. Z

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  2. Dans l’instant, trente-huit feuilles tombées du chêne, trois cent quatre automnes dans chaque feuille, dans chaque automne des millions de regards.
    Moi, aveuglée.

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