dimanche 15 mars 2009
L'Art de Vivre
" Quand vous en aurez fini avec la mort on pourra enfin vivre. "
" Vivre c'est apprendre à mourir, et apprendre à mourir c'est savoir ressusciter. " : Voilà bien deux phrases qui méritent aujourd'hui de figurer sur cet écritoire aléatoire, c'est ce qu'il s'était dit en ce jour de printemps annoncé où la mort s'affichait avec toute sa vulgarité ici et là, mais que le bleu du ciel ruinait peut-être définitivement.
Plus que jamais persuadé que la musique et les livres sauvent, il s'était envolé devant la bibliothèque, vérifiant ce qu'il pensait secrètement : les livres vous élèvent, comme une résurrection, la mort et ses admirateurs disgracieux doivent s'en douter.
" Immobilisé, j'ai le sentiment d'être comme émetteur brûlant entre les murs de papier.
Difficile de quitter la chambre plus de trente minutes. Je fais le tour du pâté de maisons. Les rues sont habitées par des somnambules, corps aveugles et pesants... maladie humaine, cancer généralisé... où vivent-ils ces corps à loyer modéré ?
Au retour : " Le corps est l'instrument, l'outil pour la formation la modification du monde. Il faut donc que nous cherchions à faire de notre corps un organe universel d'aptitude et de capacité. Modifier notre instrument c'est modifier la vie.
Ce que le corps déclare dans la maladie... embarras des corps sans âme... embarras des corps sans corps... embarras sans corps traversé. " (1)
à suivre
Philippe Chauché
(1) Marcelin Pleynet / Le savoir-vivre / L'Infini / Gallimard
Le Temps, il convient de le traverser :
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Bien sûr que les livres et la musique sauvent !
RépondreSupprimerJe suis entièrement d'accord avec vous.
Enfin...certains livres et certaines musiques sauvent.
Seul un esprit affamé habitant un un corps curieux sera les recevoir comme il se doit.
Mais, cela toute une vie, seul, sans partage de quoi que se soit, ça ne sauve pas. Cela peut même anéantir quelqu'un, le pousser vers un autisme affligeant même en ayant tous ses sens assouvis.
Sans amour, tout cela ne vaut pas un clou, sinon à quoi bon ?
Se nourrir soi-même pour "sa petite gueule d'amour" aussi délicieux que cela puisse être, ne peut pas demeurer enrichissant, palpitant, exaltant, sans les autres.
Que se soit Mozart, Bashung, ou vous-même, sans public, sans lecteur auriez vous été aussi enthousiastes ?
Quel écrivain aurait envie de continuer à écrire sans aucun retour positif sur son livre et quel lecteur pourrait continuer à lire avec un large sourire s'il ne pouvait pas en parler ne serait-ce que 2 minutes 1/2 à ses amis ?
Les livres et la musique sauvent, à condition de pouvoir partager ses passions de temps en temps avec les personnes qui se nourrissent des mêmes ou qui au contraire vont créer une polémique amusante.
Je tiens à rajouter une grande banalité :
Chacun réagit comme il peut face à la mort et non pas forcément comme il serait convenable. Aucune vulgarité la dedans, seulement de l'angoisse, de la peine, voire du désespoir, pour certains de l'indifférence. Peu importe, nous ne sommes personne pour pouvoir juger qui que se soit dans de telles circonstances qui peuvent être extrêmement douloureuses pour quelques individus. M
P.S. : Vidéos bien choisies.
Je ne sais pas si les livres et la musique sauvent, ou l'âme derrière les livres, ou la fine pointe de l'ange derrière la musique, ou... non, je ne sais pas.
RépondreSupprimerEt si vous voulez bien répondre à ceci, quels sont donc "ses admirateurs disgracieux" ?
Johal :
RépondreSupprimer" les livres vous élèvent, comme une résurrection, la mort et ses admirateurs disgracieux doivent s'en douter. " : la domination de la mort organisée, et du nihilisme affiché, s'imposent un peu partout aujourd'hui, d'évidence, ses admirateurs ne manquent ni d'air, ni d'espace, leur " mélancolie ", les manières fort suspectes déforme leurs traits, la mort rigole dirons-nous, et la vie du Temps a bien du mal à affirmer ses combats déterminants qui eux seuls ouvrent le Temps, et ce Temps nous appartient, il suffit comme l'écrivait Simon Leys de se nourir du " bonheur des petits poissons ".
Bien à vous
Ph. C.
Mathilde :
RépondreSupprimerNe voyez-là aucune attaque contre ceux que la douleur traverse, mais une adresse à ceux qui en font leur miel.
Bien à vous
Ph. C.
Voilà que tout s'éclaire, et de quelle façon !
RépondreSupprimerMerci Ph.C.
"Vivre c'est apprendre à mourir, et apprendre à mourir c'est savoir ressusciter." Ces quelques mots résument une partie la conversation que nous avons eu d'hier à midi, entre l'aïoli & la salade de fruits...
RépondreSupprimerLettre & esprit, vivre c'est apprendre à mourir en voilà deux belles valeurs cardinales & philosophales pour guider un chemin, car le principal c'est le chemin voie inéluctable du devenir... Notre seule certitude : la naissance, le reste c'est le chemin qui mène à la mort, c'est ce que d'autres appèelent la vie... St Augustin différencie cette vie terrestre de la "cité de dieu" ou Jérusalem céleste mais qui croire que croire...
L'homme s'il veut garder sa liberté sur ce chemin doit dire et ne pas construire mais déconstruire, les mots lorsqu'ils sont écrits, les murs lorsqu'ils sont construits, nous enferment, deviennent notre enfer notre miroir d'ignorance auprès desquels nous nous reposons...
Allé demain il fera jour...
met en ligne le lien de Marsyas 2
Longo maï
Sèrgi