Les martinets le savent, la musique est là, il suffit seulement de se mettre en état de l'écouter, c'est simple, la musique est une évidence, elle éclaire le monde, les martinets le savent, eux qui chaque soir traversent le temps de la rue pavée une partition dans le bec. Il ouvrent leurs ailes et de leurs plumes légères tracent de lumineuses partitions, la musique est cette palpitation profonde du corps qui s'accorde au temps.
Quatre regards qui s'accordent, quatre respirations qui vibrent, la musique circule entre leurs doigts agiles, elle s'envole, et les martinets reconnaissent là quatre soeurs inspirées, elles viennent d'Oslo, s'appellent Berit Cardas, Oyvor Volle, Henninge Landaas, Bjorg Lewis, réunis dans le Quatuor Vertavo (1), elles viennent de se poser sur la scène de l'Opéra Théâtre de la ville des martinets.
Ce soir elles invitent Bela Bartok et c'est un éblouissement. La musique s'invente là sur l'instant, elle n'a jamais été aussi vivante, vivifiante, aussi riche, somptueuse, glorieuse, grâce de l'éclat, éclats de vie vécue, le violon de Berit Cardas cadence les lumineux accords du violoncelle de Bjorg Lewis, pour bien jouer il faut écouter ce qu'invente la musique intérieure, être dans le silence pour s'élever dans le chromatisme, pour bien jouer il faut sentir sur sa peau, dans son ventre, au centre de sa pensée musicale toutes les envolées tonales, la musique s'élève dans la fulgurance du vol des martinets.
Ce soir là dans la lumière du bonheur, les notes illuminaient le regard d'une fée attentive, les fées s'élèvent et rayonnent dans la musique.
Que mille violoncelles s'accordent à ton regard.
à suivre
Philippe Chauché
(1) Quatuor Vertavo / Intégrale des Quatuors de Bartok / SIMAX / 2002
mercredi 28 mai 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Laissez un commentaire