jeudi 17 février 2011
Ainsi va le Temps (68)
" Pas d'énergie matinale : quotidienne. Je pourrais jurer que je n'aurais jamais : premièrement posé ma plume sur le papier, et deuxièmement commencé à écrire ce journal, si ce n'était pas nécessité (hygiénique). Ce petit adjectif entre parenthèses doit être pris dans son sens littéral ; il ne s'agit pas d'hygiène de l'esprit, mais du corps ; ces pages insignifiantes sont ce qui me permet de survivre physiquement en ce moment. Qui saura jamais ce qu'a été et c'est qu'est ma vie : " Petit veux, je sais... " ; mais non " ... le véritable enfer est une chose sans bruit ", etc., et même pire. " (1)
Certains écrivains, il est aimable de les avoir à portée de main, comme on peut le souhaiter parfois de certaines femmes, autrement dit, des écrivains, ou des femmes, qui sont simplement là, pour une nouvelle fois vérifier que " rien de mérite de rien ", et cela d'où que l'on écrive, note-t-il, et quoi que l'on écrive.
L'acte d'hygiène évoqué ici par Tommaso Landolfi, est le seul qui puisse nous réjouir, tout le reste n'est qu'un effet de manche.
Ici comme chez Casanova, l'écriture se fait loin du monde et de ses tumultes. Si loin et si près de nous. Qui oserait s'en plaindre ?
" Mon esprit à moi serait une sorte d'alchimie. Tant mieux, car cette science était certainement un peu plus spirituelle que la nôtre. " (1)
à suivre
Philippe Chauché
(1) Rien va / Tommaso Landolfi / Editions Allia / 1995
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Faire d'écrire un besoin naturel, et pisser de l'encre comme "on pleure sur les femmes infidèles".
RépondreSupprimerMerci encore pour tout "temps qui va".
A bientôt
Maia