mardi 23 septembre 2008
La Saveur et le Savoir (3)
Paul Cézanne / Trois baigneuses / Photothèque des musées de la ville de Paris / Photographie Pierrain
Nous y sommes, je les vois, là, dans la lumière profonde et protectrice des arènes, trois femmes illuminées, pour une cape de grâce. J'avance et déploie ma grande voile pour les célébrer, je suis ainsi sur le sable.
J'aime la pleine mer, celle où l'on risque le corps et la veine, sans jamais d'évidence laisser voir mes passions. Tout est fluide, vague écumante qui caresse ma jambe, dont l'écume enrubanne mes lèvres.
Je vois l'amour ainsi, comme une tauromachie des évidences, de la tentation, du trouble, parfois du doute, mais aussi de l'austérité invisible et de l'élégance soyeuse.
Je pense à cette femme croisée ce matin dans la fraîcheur d'un automne qui s'annonce, à son sourire, au signe de la main, qu'elle m'offrît, un baiser de la main qui me protégera des mauvais coups du diable.
Les baigneuses aussi me protègent, Cézanne m'accompagne, il est à mes côtés au centre du ruedo, dans la nécessaire vision du corps en mouvement, qui s'offre à l'étoffe légère, à la main basse et à la ceinture souple.
à suivre
Philippe Chauché
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