dimanche 29 novembre 2009

Seins (2)



" C'est quand on les saisit par derrière que les seins donnent la sensation d'être le plus grands. Quand on les surprend ainsi et qu'on les presse, on devine leur aspiration, on les sent tirer, tirer en avant, s'échapper, se tendre, saillir. C'est de cette façon seulement, en les prenant par derrière, qu'on les confond et qu'on les devine : car, sans même le vouloir, quand ils sont surpris de face, ils se rétractent un peu, se retirent dans leur coquille, se blottissent... Oh, cette chasse défendue qui consiste à les saisir tout à coup par derrière ! Comme ils s'y livrent, pareils à une femme à qui on met par surprise les deux mains sur les yeux ! Ils croient que c'est l'Idéal qui les saisit ainsi, et ils se dilatent de plaisir. " (1)

L'été les seins vous dévisagent.
L'hiver les seins sont en suspension.

Ses seins avaient un parfum de tabac indien.

Les seins des montagnardes sont des paratonnerres.

Les seins des andalouses se couvrent de mantilles le vendredi sein.

C'est à dessein qu'il embrassait ses seins le matin.

Seule la seinteté conduit au Paradis.



" Odeur des cuisses brunes, douce odeur des seins blonds. " (2)

Ses seins indiquaient le Sud lorsqu'il les caressait.
La nuit les seins sont des étoiles filantes.
Lorsque son sein gauche dort, le droit veille.
Elle offrait ses seins comme l'on ouvre un livre.

La soie est la partition des seins.

" Brûler, puis éclairer. " (3)

Son identité nationale : une double seinteté.

à suivre

Philippe Chauché


(1) Variétés et observations / Seins / Ramon Gomez de la Serna / traduct. Jean Cassou, Valery Larbaud et Mathilde Pomès / Ryôan-ji / André Dimanche Éditeur
(2) Louis Scutenaire / Mes Inscriptions 1943-1944 / Éditions Allia
(3) Nouvelles Pensées de l'Amazone / Natalie Clifford Barney / Éditions Ivréa

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