jeudi 13 mars 2008

Le Silence

" La montagne n'est que silence et solitude ;
On n'y voit que des herbes touffues et des arbres épais.
La Cour est la patrie des hommes d'élites ;
Seigneur, comment demeurez-vous dans ce sauvage désert ?

- La Culture des lettres n'exige point de relations fréquentes ; mes pensées sont profondes ;
La science de la philosophie est difficile, et, pour l'acquérir, je marche seul.
J'aime les sources pures, qui serpentent entre ces rochers ;
J'aime aussi ma cabane rustique, paisiblement assise au milieu des pins. " (1)

Je vis de silence, et m'en nourrit, vie de silence, contre le monde du silence.
Je traverse ces sources qui coulent sous mes pieds.
Je plonge mon regard dans l'eau verte et embrasse les carpes qui s'y baignent.
Le silence du temps est un complice, le temps du silence viendra un jour.
Je me nourris de sources de peau, de jouissances qui mêlent le verbe à l'être.
Mes vierges reconnaissantes se découvrent lorsqu'elles m'aperçoivent dans leurs rues.
La Culture des mots n'exige point de relations fréquentes, mais des relations rares et soyeuses.
Je ris de toutes les facéties des hommes, et sommeille sous les oliviers.


Que mille nuages caressent ta peau.

à suivre

Philippe Chauché



Ouang-oey / Poésies de l'époque des Thang / Traduites du chinois par le Marquis d'Hervey-Saint-Denys / Editions Ivrea

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