" La plume qui court, sa pointe, le papier à peine effleuré, l'encre, les oiseaux très tôt (l'air). La marée se prépare, hémorragie bleue. " (1)
" Chaque fois, les phrases se sont mises à fonctionner avant que je sois là, ou plutôt leur espace, leur air. J'ai continué, ce qui veut dire : garder le commencement, sans cesse. " (2)
" Nous voici parvenu au coeur ardent du livre. Ca palpite tout proche de l'abstraction. Chaque avancée devient périlleuse. Chaque phrase se forme au bord de sa propre falaise. Lisez doucement. " (3)
Peu écrit ces jours-ci, l'agitation "politique" n'y est peut-être pas très propice, peu écrit, mais beaucoup enregistré, vu, senti, écouté. J'ai finalement beaucoup écrit dans le manuscrit secret de ma mémoire. L'auteur traverse le temps présent sans qu'on le voit, il vole - comme les filles de Pina Bausch - entre pavés et statues de vierges silencieuses. Il s'accorde au bleu du ciel - ah ! Bataille - à la musique des yeux d'une aventurière passée maître dans l'art de disparaître. Quelques vérifications pourtant, le monde manque de piquant, de grâce, d'inspiration, de respiration, de silence, de musique, d'éclats de rire, de "temple". Pas de raison d'en désespérer, et mille raisons d'en rire, le renversement s'opère là, dans le rire.
Vérification : France Culture, dans un reportage sur des femmes "sans idendité" française, ce néologisme : " sans papières " ! Preuve s'il en est, que le néogâtisme gélatineux se porte à merveille :
" L'esprit de sérieux règne. Tout est grave. Lourdeur du monde. Pas d'humour. Surtout pas. Tout est grave, sachez-le, répétez-le, ruminez-le. " (4)
Que mille martinets peuplent tes rèves.
à suivre
Philippe Chauché
(1) et (2) Philippe Sollers / Carnet de nuit / Plon
(3) Yannick Haenel / Cercle / Gallimard / L'Infini
(4) Daniel Accursi / Le néogâtisme gélatineux / Gallimard / L'Infini
mardi 11 mars 2008
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