lundi 24 août 2009

La Courbe du Temps (32)



" Mon bonheur est dangereux ", c'est ce qu'il se dit, " contagieux ", la terreur dominante ne peut accepter un tel défi, une telle une insulte au nihilisme ravageur, " la servitude volontaire a un bel avenir en ces temps ", note-t-il sur son écritoire, et elle trouve mille masques pour tenter de désamorcer cette bombe, mille fuites, mille silences, que sais-je. Ma joie aussi les dérange profondément, ma joie et cette " révélation " qui rend la vue et l'ouïe, qui donne à la peau un rare parfum musical. " La peau des fées est une musique " note-t-il aussi, " leur sourire un miracle permanent ", mais les humanoïdes n'ont que la douleur à la bouche, la culpabilité chevillée au sexe, misère des temps, et temps de misères, pense-t-il. Alors pour chasser ces démons envahissants, il quitte son ponton et vole vers le fleuve, là dans le silence des renaissances, il regarde l'ombre de la lune qui se glisse entre les branches des arbres, il se dit qu'ici s'est joué un miracle comme chez Watteau pense-t-il, comme chez Watteau ou chez Nietzsche, " la vie est une fontaine de joie " pense-t-il, où viennent se baigner de belles personnes. Que la Courbe du Temps les enveloppe !



à suivre

Philippe Chauché

1 commentaire:

  1. Non se soumettre à la terreur, mais plonger dans la peau du monstre, accepter le diable et son ombre nihil, l'accepter non pour vie mais pour évidence (car il faut bien faire avec l'horreur des hommes, l'horreur et l'ennui) l'accepter et continuer à sourire, cette mystérieuse petite flamme chevillée aux chairs, ne serait-ce pas là un autre chemin de joie ?

    Belle journée Philippe

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