mercredi 30 avril 2008

Les Pensées du Temps

" Écrire c'est faire. Dire c'est être. Décrire (dire-rire-écrire) c'est penser. Le temps ne s'écoule pas, et le monde ne se délite pas pas dans le temps. Le monde est engendré selon le jeu, le jeu selon la pensée. Ma pensée est mon temps. Ma pensée se joue du temps. Ma pensée se tend, et dans cette tension, arc, ma pensée décoche ses instants, cithare, ma pensée fait résonner ses heures. L'heur de ma pensée fait raisonner les heurts du temps. (1)

" Isidore de Séville : Dieu avait institué un lieu où le feu ne brûlait pas, où l'eau ne noyait pas, où le temps n'avançait pas, où les fauves ne tuaient pas, où les épines ne piquaient pas, où la nudité ne scandalisait pas. " (2)

Tout est divinement simple, j'écris dans la partition permanente du temps, j'écris à la clé, sur les portées, à hauteur du divin, le corps légèrement penché, les doigts aiguisés par les verbes, l'avant bras en lévitation, les yeux ouverts sur l'espace, le corps aux aguets, j'écris comme chasse le lion, comme se tend la corde de l'arc, j'écris dans l'élévation permanente de la pensée douce, dans la chaleur du corps, et la douceur du regard.

Que mille fleurs de muguet soulignent ton regard.

à suivre

Philippe Chauché



(1) Les intérêts du temps / Stéphane Zagdanski / L'Infini / Gallimard / 1996
(2) De Paradiso voluptatis / Les Paradisiaques / Pascal Quignard / Grasset

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